Deuxième concert en trois jours à la Cigale, je ne vais pas me plaindre tellement j’aime cette salle, une des plus belles de Paris à mon humble avis. La meilleure chose qui nous soit arrivée des Etats-Unis depuis le début de ce siècle est certainement The Black Keys. Les Black Keys sont un duo guitare/batterie (prière de ne pas confondre avec The White Stripes) originaires de Akron, Ohio, état pourtant peu réputé pour sa scène musicale ni pour quoi que ce soit d’autre d’ailleurs. L’Ohio, je peux vous en parler, j’y ai passé plusieurs mois d’été dans une famille d’accueil il y a déjà de ça quinze ans. C’est la campagne du midwest étasunienne et disons qu’à part faire du sport (du basket) ou de la musique, ce qui est déjà un beau programme en soi, il n’y a pas grand-chose d’autre à faire. Ce qui explique déjà beaucoup sur les Black Keys. Un groupe aussi atypique ne pouvait pas venir d’ailleurs (notons qu’ils n’ont pas déménagé). En effet, le batteur, Patrick Carney, utilise un kit avec une installation toute personnelle. Son tome basse est installé à sa gauche à côté de la charleston. D’ordinaire, la charleston est placée à la gauche du batteur et le tome basse sur sa droite. Quelque chose dans son jeu me fait penser qu’il est autodidacte. Dan Auerbach, le chanteur/guitariste, est équipé d’une superbe Gibson SG customisée couleur crème (le genre de gratte qui coûte au bas mot une brique) branchée sur deux amplis différents, bizarrement orientés vers la droite (habituellement les amplis sont dirigés vers le public). C’est certainement là que réside le secret du son cradingue inimitable et reconnaissable entre mille des Black Keys entre blues du delta et rock garage. Enfin le concert commence, Patrick le grand dadais asociable à lunettes, se contorsionne derrière sa batterie dont il joue au sprint. Dan tire des sons incroyables de sa guitare tout en se déhanchant et sautant dans tous les sens, notamment sur « Your Touch ». La foule est en délire, ça « jump » sévère dans la fosse. Sur scène les slammeurs se succèdent avant de plonger la tête la première dans le public. Certains prennent la pause avec Dan ou vont lui claquer une bise, d’autres se font éjecter manu militari par l’impressionnant videur. Musicalement ça me rappelle Jimi Hendrix ou un Led Zeppelin minimaliste et ascétique. Hélas le concert aussi excellent fut-il ne dura qu’une heure, mais une soirée comme celle là on ne voudrait qu’elle ne finisse jamais. Peut-être était-ce la pleine lune, peut-être était-ce l’alignement des planètes ? Je repense à tout cela dans le métro qui me ramène chez moi. La ligne 2 est aérienne et en plein air. Paris la nuit et ses lumières…
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