Trio venu de Londres, The Noisettes tourne depuis quelque temps déjà en première partie de Bloc Party, Baby Shambles ou de Muse entre autres. Ce qui fait d’eux de sérieux outsiders avant même la sortie de leur premier album. Premier album « What’s the time Mr Wolf ? » qui vient justement d’arriver dans nos bacs. Si vous aimez King Khan & The Shrines, The Dirtbombs et (surtout) The BellRays ou plus généralement les chanteuses soul perdues dans la jungle garage/punk, alors vous allez adorer The Noisettes. L’album part sur les chapeaux de roues, les deux premiers morceaux « Don’t give up / Scratch your name » s’enchaînent sans temps mort, ça arrache direct ! Le troisième titre « The Count of Monte Christo » et ses jolis arpèges folk permettent de souffler un peu. Les influences blues voire jazz sont là, cachées sous le déluge sonore. Shingai Shoniwa est une bassiste très solide et une diva sauvage. Sa Voix élastique me rappelle Diamanda Galas, capable de monter très haut dans les aigus et de descendre très bas dans les graves (« Nothing to Dread »), avec cette petite cassure typiquement soul au fond de la gorge. Le guitariste Dan Smith joue au sprint et prend feu ; le batteur Jamie Morrisson est hystérique. Ecoutez « Scratch your name » ou « Bridge to Canada », ce n’est plus de la musique, c’est de la boxe ! Une des grandes réussites du disque est « Mind the Gap », manière de cauchemar prog/psyché dérivant vers des rives métalliques. Complètement barré. « Cannot Even (Break Free) » lorgne ouvertement du côté soul/blues avant d’être traversé de part en part par des éclairs de guitare. Les derniers morceaux de l’album plus calmes voire pop pour « Hierarchy », prouvent que ces Noisettes ont plus d’un tour dans leur sac et planent bien au-delà du tout venant punk. Hélas la chanteuse s’efface un peu sur l’avant-dernier morceau sans batterie et en duo avec le guitariste qui s’en sort avec les honneurs, bien qu’il faille être inconscient pour oser prendre le micro après une furie pareille. Du boucan de haute volée et mon coup de cœur de ce début d’année (avec Little Barrie).
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