lundi 26 mars 2007

Paul Personne, La Cigale, 25 mars 2007


Ambiance coin du feu pour le retour à la Cigale. Paulo, l’un des rares à avoir su faire blueser la langue française, fête la sortie de son album live avec deux concerts le premier électrique le samedi et le concert acoustique le dimanche. « C’est pas tellement notre heure, les concerts en matinée j’ai pas l’habitude » s’exclamera Paul, tu m’étonnes, il est à peine 18h00. Le show commence par une petite demi-heure en solo intégral, gratte sèche et harmonica autour du cou, marquée par une reprise d’ « all along the watchtower » qui « combine deux influences majeures Bob Dylan (qui l’a écrite) et Jimi Hendrix (qui en a fait une superbe reprise) » (entre parenthèses il écoute pas de la merde le gars). Autre moment sympa la reprise du « Everybody is looking at me », le thème du film « Macadam Cowboy » de Fred Neil, « La chanson que j’aurai aimé écrire ». Paul est alors rejoint par le lap steel guitariste, puis viendra son fils Jeremy à la deuxième guitare au milieu du morceau, le batteur et le bassiste arriveront à leur tour, ajoutez le percussionniste et la (jolie) choriste brunette et ça y est, la famille est au complet. La soirée sera riche en surprises, le premier invité Hughes Aufray fait son entrée en scène. Hughes Aufray, cela peut paraître surprenant mais comme le rappellera Paul, il a fait beaucoup pour populariser Dylan en France en adaptant en français ces chansons il y a de cela plus de quarante ans. Les deux hommes reprendront « Blowin in the wind » en V.O. le temps du premier couplet puis en français « la réponse est dans le vent » avant d’enchaîner sur « les crayons de couleurs » chanson d’Aufray sur le racisme que Hughes dédicacera à la « population du Darfour » qui, au Soudan, est victime d’une guerre ignorée des médias. Viendra ensuite Beverly Jo Scott, chanteuse originaire de l’Alabama dotée d’un joli brun de voix et une reprise des Allman Brothers. Chaque invité insiste sur le même point : « C’est la première fois que je chante assis ». J’ai oublié de le préciser, mais tout le monde est assis, ambiance coin du feu. Le concert est très ludique, entre les titres Paul raconte des vannes, insiste sur le fait qu’il « s’amuse avec les chansons », qu’on « fait les cons » ou plus généralement que « la sortie de l’album est l’occasion de faire une petite fête ». Stefan Eicher viendra taper le bœuf à son tour, entré sur scène la guitare acoustique sur l’épaule. Tellement timide Eicher qu’il sera incapable de prononcer une parole, se contentant de sourire béatement en saluant la foule. Paul s’inquiète : « T’es sur que t’es en état de chanter ? ». Pas de problème Eicher assure sur une compo d’Eddy Mitchell puis reprenant son titre « rivière ». Le point d’orgue fut l’arrivée du dernier invité, le texan d’Austin, Calvin Russell. Un personnage celui-là. Une gueule cassée, une voix inimitable rauque et (probablement) avinée, Stetson pourri sur le crâne et les bras couverts de tatouages délavés. J’ai oublié de préciser qu’il est très bon guitariste. Avec l’harmoniciste français Benoit Blue Boy en renfort le concert atteint des sommets. Tellement hauts que sous les vivas de la foule les deux invités reviennent sur scène. Après deux heures et demi de show, tout ce petit monde se réunira sur scène pour une nouvelle reprise de Dylan, omniprésent par la pensée ce soir-là, « Mr tambourine man ». Deux roadies, placés de chaque côté de la scène tendent un carton avec les paroles du refrain écrites à la main. Petite initiative bricolo sympa dans cet air du temps tout numérique. Ce Personne c’est vraiment quelqu’un.

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