Tournant autour
d'une thématique soul/jazz/world, mettant en valeur la diversité
culturelle par le biais du chant (féminin comme masculin), le
festival Au Fil Des Voix fête ses dix ans ! Et nous a encore
réservé une programmation dont il a le secret avec une superbe
affiche réunissant les chanteuses Awa Ly (on avait parlé de son EP par ici) et Mariana Ramos.
Chez Awa Ly, le
chant et la musique sont les fruits d'une démarche profondément
humaine prenant tout son sens une fois sur scène. Très
charismatique, la chanteuse exhale la passion de tout son être, se
mouvant avec grâce, effectuant de nombreux et précis mouvements de
mains tout en chantant. L'accompagnement musical est à la fois
classe et élégant, alternant entre soul, jazz et une pointe de
reggae. Dans ce contexte, le batteur Ismaël Nobour fait forte
impression, son jeu est à la fois fin et épuré et dégage un
groove feutré mais puissant. Il trouve toujours la note juste sans
en faire des tonnes. Ni trop, ni trop peu mais juste ce qu'il faut,
quand il faut. Son association avec la contrebasse (assurée par
Clément Landais) est parfaite, cette dernière dégage un swing
précis, mélancolique à l'occasion par le biais de l'archet. Le
guitariste David Remy est, quant à lui, aussi efficace en version
électrique, tirant vers le blues et le rock, qu'en configuration
acoustique, tirant vers l'intime et l'émotion. Un accompagnement à
la fois éclectique et cohérent mettant parfaitement en valeur la
voix, si douce et mélodique d'Awa pouvant tout aussi bien jouer
d'une note sexy ou descendre dans les graves lorsque le ton se fait
plus dur (« Help you out »). Profondément humaine,
chantant l'amour comme personne et toujours prompte à s'émouvoir du
sort des populations réfugiées (« Here » en duo avec
son « frère » Faada Freddy, venu pour l'occasion), Awa
Ly nous a fait vivre un grand moment de musique, débordant
d'humanité et de chaleur humaine. Sublime.
Dans un style
différent mais tout aussi émouvant, Mariana Ramos a pris la suite.
Direction le Cap-Vert pour un style plus rythmé, latin, primesautier
ou le piano (Toy Vieira) prédomine. Toujours très bavarde sur
scène, c'est elle qui l'affirme, Mariana nous a régalé de ses
anecdotes clôturant ainsi la soirée sur une note festive.
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