Depuis qu'un soir de
décembre 2002, seul sur la scène du Bataclan avec sa guitare folk,
il nous avait séduit par son charisme et son sens de l'humour
ravageur, on a toujours gardé une affection particulière pour Jesse Malin. Jesse Malin, c'est un peu le dernier de son espèce. Un
songwriter inspiré, le genre de mec qui aurait été une superstar
en 1972 et qui aujourd'hui vivote dans un relatif anonymat. Un nouvel
album de Jesse Malin, c'est un de ces petits plaisirs de l'existence,
un bonheur toujours renouvelé, sans (mauvaises) surprises certes,
mais toujours égal de qualité ou de talent. Il exhale de sa musique
quelque chose de profondément New-Yorkais, intrinsèquement ancré
dans la côte est des Etats-Unis. Son sens du storytelling, sa
volonté de raconter en chansons le destin de ses contemporains,
proche du peuple et des « petites gens » le rapproche
d'un Bruce Springsteen (celui des débuts) dont il est le digne
descendant (cf. « All bets are off »). Ce nouvel effort
voit Jesse se partager entre chansons acoustiques mélancoliques ("Stay Free") et
rock n'roll enfiévré (« Here's the situation », « In
the summer », les excellentes « Outsiders » et "Whitestone city limits") dont le
côté baroque rappelle les Stooges (le saxophone de « The
Hustlers » ; « San Francisco »). Signalons
pour finir le groove ravageur de « Society Sally », le
petit bijou de cette nouvelle livraison. Un classique instantané,
gageons que l'album vieillira bien.
jeudi 15 décembre 2016
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