Longtemps,
l'Angleterre du rock fut placée sous le joug des années 1960, et
plus particulièrement des Beatles, une influence aussi encombrante
qu'indépassable. Déplaçant le curseur de ses influences vers les
Etats-Unis des années 1990, Traams ouvre ainsi une brèche dans la
scène rock Britannique. Chez Traams, la musique repose sur un
équilibre précaire du trio, où tout est affaire de dynamique.
Celle de la batterie tout d'abord, précise, d'une régularité
métronomique mais aussi rapide qu'un chronomètre détraqué
tournant à toute allure (cf. « Succulent Thunder Anthem »).
La basse, énorme, soutient le tout sur un rythme sautillant (cf.
« AnB », « Silver Lining »). Le terrain est
ainsi pleinement dégagé pour la guitare qui explore à l'envie
entre garage rock, dépouillé de ses influences venues du blues, et
le rock noise (cf. « Sister »). La voix, comme maltraitée
et poussée dans ses ultimes retranchements évoque également cette
influence typique des années 90. On trouve même une dimension
expérimentale chez Traams. Car le trio aime se taire pour mieux
laisser parler ses instruments, entraînant la musique dans une
longue spirale de guitares au larsen bruyamment psychédélique
(« Modern Dancing »). Régulièrement, les chansons sont
ainsi parsemées de ces dérives instrumentales (« Silver
Lining ») contrôlées afin d'éviter les dérapages. Quand
cette démarche est appliquée à une écriture pop soignée (« Neck
Brace ») Traams touche du bout des doigts le nirvana musical.
Comme quoi, le DIY a toujours de beaux jours devant lui…
mercredi 11 novembre 2015
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