Originaire de
Toulouse, Cannibales & Vahinés, sort son troisième album. Quel
étrange objet que voici, situé au croisement de différentes
cultures. Le son est brut, sans fioritures, entre batterie pulsant au
millimètre et guitares abrasives. Si la base n'est pas sans rappeler
de nombreux groupes, Cannibales & Vahinés a décidé d'épicer
la recette à sa façon ajoutant d'autres ingrédients aussi
originaux qu'excitants. Il y a tout d'abord le saxophone qui
régulièrement déchire l'air de notes exsangues, autant crachées
que soufflées. Et puis il y a la voix. Pas n'importe laquelle,
celle, mythique, de G.W Sok, qui a été pendant plus de trente ans
le chanteur des Hollandais de The Ex. Ceci étant posé, le
chroniqueur se retrouve devant un dilemme. Est-ce du rock ? Du
punk ? Du free jazz ? Le groupe ne rentre dans aucun
critère particulier. Trop facile. C'est bien plus amusant d'en
remplir plusieurs à lui tout seul. La forme est expérimentale. La
bande des quatre aime prendre son temps, étirer ses titres dans la
longueur, tricotant des thèmes aussi répétitifs qu'envoûtants
(« Old oak tree ») et inventant en cours de route un
curieux mélange de psychédélisme/noise/jazzy, passant d'un état
contemplatif apaisant (cf. la très belle « Goghsuckers »)
à un déluge de notes. Sok, qui déclame plus qu'il ne chante,
apporte une note poétique à l'ensemble et se retrouve parfaitement
à son aise dans ce contexte, lui dont l' « ex »
groupe a souvent collaboré avec Tortoise. Si il fallait chercher un
cousinage à ce disque il se situerait certainement vers le groupe
Chicagoan mâtiné avec un soupçon de Sonic Youth. Une réussite.
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