dimanche 23 décembre 2012

Macy Gray : « Talking Book »



Le nouvel album de Macy Gray à une forme assez original. En effet cette dernière a décidé de réenregistrer intégralement le « Talking Book », apparemment son album préféré, de Stevie Wonder (sorti à l’origine en 1972). Il ne s’agit ni d’un album hommage à l’ensemble de la carrière de l’immense Stevie, ni d’un tribute album où différents artistes reprennent Stevie mais bel et bien d’un concept original, une sorte d’équivalent discographique d’un remake hollywoodien qui dans une sorte d’effet miroir donne un statut iconique à l’œuvre originale, qui par la même entre dans une nouvelle dimension. Le mot « hommage » semble d’ailleurs être banni du projet, dans l’esprit de Macy il s’agit plus d’une « lettre d’amour à Stevie, une carte de remerciement sur disque ».  Les chansons sont donc les mêmes, présentées dans le même ordre mais pour un résultat assez différent. Il est tout d’abord amusant de comparer les durées respectives des deux disques. 43 minutes pour l’original de 1972, 39 minutes pour la version Macy Gray. Résultat un album plus court, donc plus concentré, plus direct où le « gras » semble avoir été éliminé. De fait Macy Gray présente un album bien dans l’air du temps, il ne s’agit en aucun cas d’un disque rétro. Gray a réussi cette gageure, faire un album en tout point respectueux de l’esprit originel, absolument soulful tout en conservant son esprit d’innovation, à l’époque de sa sortie, les claviers de Stevie étaient révolutionnaires, sans pour autant partir dans un délire électro. On découvre ainsi de nouveaux aspects, « Maybe your baby » par exemple prends à l’occasion des allures un peu rock. Mais la transformation la plus spectaculaire est celle subie par « Superstition », transformée ici en ballade jazz lounge à l’exact opposé de l’original, tube funk dansant. Superbe. Le style convient à merveille à Macy et à son timbre de voix si particulier, Billie Hollyday n’est jamais très loin. Une belle réussite mais qui aura peut-être un peu de mal à trouver son public en dehors des fans des deux artistes.

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