Toujours alerte John Mayall, la veille de ses 79 ans (il les
fêtera le lendemain) ! Entouré de son quartet entièrement composé de
musiciens Américains, un section rythmique made in Chicago et un guitariste Texan,
Mayall (qui a rasé sa barbe et arbore désormais une longue crinière blanche lui donnant un air d'ancien hippie) a donné un excellent concert de blues dans la grande tradition,
heureusement qu’il est encore là ! Si John peine un peu à suivre le rythme
à la guitare où patauge, avec beaucoup d’autodérision (« ah
technology ! »), dans la programmation des sons de son clavier, son
talent à l’harmonica est intact. Les poignets toujours aussi véloces sur le
piano, son jeu a beaucoup de swing et sa voix… Un peu à l’image d’un vin qui
vieilli bien avec les années, son timbre est encore plus blues maintenant. Le trio
qui l’accompagne est composé d’excellent musiciens, un bassiste également
soliste, suffisamment rare pour être souligné, dans la veine de Marcus Miller,
le nouveau guitariste Rocky, un peu dans le même style que Buddy Whittington,
son prédécesseur (pourtant une sacrée gageure de se glisser dans ses guêtres)
et enfin un batteur plein de groove. Tout juste peut on regretter une longue
improvisation entre la basse et John vers la fin du concert, certes le niveau
est impressionnant mais la jam aurait gagné en efficacité à être un peu plus
courte. Enfin bon on fait la fine bouche. Profitons de John tant qu’il arpente
encore les scènes.
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