dimanche 25 novembre 2012

Shuggie Otis, La Bellevilloise, 24 novembre 2012.





C’est la résurrection de l’année, Shuggie Otis, fils du fameux bluesman Johnny Otis, de retour sur scène, pour son premier concert depuis plus de vingt ans et à Paris pour la première fois (il était déjà venu accompagner son père mais il s’agît de sa première en tête d’affiche), quelle chance avons-nous ! C’est bien à la Bellevilloise qu’il fallait être en ce samedi soir. Shuggie Otis, donc, l’homme qui a osé dire non à Keith Richards qui souhaitait l’embaucher au sein des Rolling Stones et l’auteur de trois albums au tout début des années 1970, qui s’apprête à rompre l’année prochaine un silence discographique qui dure depuis 1974 ; un autre évènement en perspective. En attendant la sortie de son nouvel album, Shuggie reprends la route ce qui lui donne l’occasion de promouvoir la réédition de son classique « Inspiration Information ». Shuggie, multi-instrumentiste et guitariste virtuose, œuvre dans une genre de soul music mâtinée de blues et de jazz free vraiment très cool, laidback, lounge. L’originalité étant que Shuggie met la guitare en avant, ce qui est assez rare finalement dans ce style, les six cordes étant plutôt associées aux registres blues et rock. Shuggie est l’un des rares guitar-heros de la soul music. Les sept musiciens qui composent son groupe (claviers, cuivres, basse et batterie), sont tous excellents et affichent une moyenne d’age respectable, assurément nous avons affaire à des vieux routiers qui connaissent par cœur toutes les ficelles du métier. La section rythmique groove à point, un pianiste excellent, aux interventions toujours fort à propos, et des cuivres qui donnent des petits coups de pêches des lors que cela s’avère nécessaire. C’est bien entendu la guitare de Shuggie, par ailleurs un bluesman plus que crédible, qui tire les marrons du feu gratifiant le public de soli impeccables et inspirés (à noter cette étrange habitude pour Shuggie le droitier de jouer sur un modèle pour gaucher, étonnant…). Malheureusement, on ne peut pas en dire autant de sa voix, qui s’est bien étiolée avec les années, Otis, qui semble aussi parfois un peu perdu, ayant bien du mal à chanter juste et à placer sa voix correctement, à sa décharge des soucis techniques n’arrangeront rien à l’affaire. Tout cela aurait été parfait si cela n’avait pas été aussi court. Trente euros pour un concert d’à peine une heure et quart, cela fait très juste…

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