Association de malfaiteurs ! Deux gros calibres Steve Cropper et Felix Cavaliere qui s’associent pour cet album, cela ne peut faire que des dégâts. A ma droite, donc, Steve Cropper, guitariste de son état et pilier du label Stax depuis 40 ans. Inconnu du grand public, l’homme est pourtant une légende. Il fut le guitariste d’Otis Redding et le compositeur derrière les tubes « Dock on the bay » et « In the midnight Hour ». Rien que ça, cela vous classe le bonhomme. Et ce n’est pourtant que le début, il est également membre du groupe Booker T & Mg’s, un groupe star du label Stax, si vous n’avez jamais écouté « Green Onions » ou « Melting Pot », sachez qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire. Cropper est également un session man de luxe, sur CV on trouve entre autres Bob Dylan, Neil Young (voir mes messages des 14 avril 2007 et 17 février 2008) ou bien encore John Fogerty, en congé de Creedence Clearwater revival.
Si il est à peine moins fourni, le curriculum de Felix Cavaliere n’en est pas moins impressionnant. Dans les années 60, Cavaliere était le chanteur de The Young Rascals, plus tard connus également sous le nom de Rascals, l’un des groupes « blue eyed soul », soul blanche, les plus convaincants qui soient. La légende veut qu’un jour où ils étaient voisins de studio, le grand Otis Redding lui-même, soit venu en personne vérifier que les musiciens étaient Blancs, ce qui lui semblait incroyable à les écouter.
Réunis à Nashville, les deux compères nous produisent un album en partie instrumental (Cavaliere joue également des claviers), de soul chaude comme le soleil du sud. Le son est très beau, réglé au millimètre, la rythmique est au quart de poil (Shake Anderson à la basse, Chester Thompson à la batterie), les voix de Cavaliere, Mark Williams & N’nandi Bryant (qui assurent les chœurs) sont soulful, les claviers sont envoûtants. Quant à Cropper il est en forme olympique et se lance dans des solos à la fois soul et psychédéliques. A n’en pas douter un très bel enregistrement à peine gâché par quelques fautes de goûts, le rap-disco de « Make the time go faster » fait tâche et sonne hors contexte. Les trompettes jouées au clavier sur l’instrumental « Cuttin’it close » sonnent vraiment trop cheap, tout comme le reggae « Jamaica Delight ». « Without You » sonne également creux, pâle et trop moderne comparé au reste de l’album. Alors c’est sur, dis comme ça, cela donne l’impression de faire beaucoup mais il reste tout de même huit titres d’excellente tenue sur ce disque qui nous ramènent à la grande époque du label Stax et prolongent encore un peu l’embellie soul de 2008.
Steve Cropper & Felix Cavaliere : « One of those days »
Steve Cropper & Felix Cavaliere : « Full moon tonight »
Steve Cropper & Felix Cavaliere : « Still be loving you »
1 commentaire:
Ah le fabuleux Good lovin' des Young Rascals.Deux minutes incisives et rageuses.Temps béni où le rock savait être concis.
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