Longtemps, The Verve n’a été connu que grâce à l’album, formidable il est vrai, « Urban Hymns » porté par les tubes « Bittersweet symphony » et « The Drugs don’t work ». Longtemps, « Urban Hymns » a fait figure d’accident dans la discographie de The Verve, leur meilleur album, le plus abouti. Pourtant The Verve existe depuis le début des années 90 mais leurs premiers essais sont brouillés, le groupe tâtonne alors dans un rock psychédélique ou s’empilent des strates et des strates d’instruments, de couches sonores planantes au mieux, mais soporifiques la plupart du temps et ce, même si l’album « A northern soul » avait aussi ses bons moments. Et puis l’histoire de The Verve est dominée par les relations amour/haine entre le leader Richard Ashcroft et le guitariste Nick McCabe, qui ont conduit le groupe à se séparer puis à se reformer par deux fois. En 1997, lors de leur précédente reformation The Verve semblait reparti sur de bonnes bases, « Urban Hymns », leur meilleur album, cartonne un peu partout et les charts enfin s’ouvrent pour ces grands potes d’Oasis. Avant de retomber dans de nouvelles querelles qui semblaient pour le coup avoir eu la peau du groupe pour de bon. La fâcherie durera onze années. Ashcroft poursuivait depuis une carrière solo honorable, avec ses deux très bons premiers albums solos « Alone with everybody » et « Human Conditions » (incluant la perle « Check the Meaning »). Ses anciens comparses ont tenté l’aventure d’un nouveau groupe The Shining, avec un bon opus, « True Skies », qui, hélas, ne trouvera pas son public. Bref il fallait se faire à l’idée que The Verve avait disparu pour de bon du paysage.
Puis, l’année dernière la vie de Richard Ashcroft bascule. Son médecin lui annonce qu’il va mourir d’un cancer s’il ne stoppe pas la cigarette toutes affaires cessantes. La nouvelle bouleverse Ashcroft qui erre les pieds nus dans Londres pendant plusieurs jours, il est retrouvé complètement délirant. A ce point de l’histoire il n’est peut-être pas inopportun de rappeler que le surnom d’Ashcroft est, depuis ses débuts, Mad Richard. La vérité lui apparaît alors sous la forme d’une hallucination : « Fuck, je dois reformer mon groupe ! ». Il est vrai également qu’à l’instar d’un Billy Corgan, Richard Ashcroft, sonne comme la moitié de lui-même sans son groupe.
Donc, ce nouveau disque « Forth » tombe à point nommé. Mais gageons qu’il sera loin de faire l’unanimité. Car « Forth » reprend les choses très exactement là où « Urban Hymns » les avait laissées il y a de cela une décennie. Et il s’en est passé des choses depuis, une nouvelle génération plus brute, plus violente et nettement moins pop (Bellrays, Lords of Altamont, Black Keys, Jet…) a pris possession des lieux. Et quelle place peut bien occuper The Verve dans ce nouveau panorama ? La question, si elle mérite d’être posée, ne doit cependant pas occulter le fait que ce nouveau CD est plutôt homogène et agréable à l’oreille. De cette nouvelle collection de chansons aucun titre ne se dégage franchement du lot comme un tube évident. Finalement, la toune la moins convaincante, et de loin, est ce nouveau single « Love is Noise » un choix particulièrement mal inspiré, une chanson gâchée par des arrangements branchés insipides.
http://www.theverve.tv/
The Verve : « Love is Noise »
Quelques souvenirs :
The Verve : « Bittersweet Symphony »
The Verve : « Lucky Man »
The Verve : « Sonnet »
The Verve : « The Drugs don’t work »
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