mardi 25 décembre 2018

Miles Oliver : « Color Me »



Comme son nom ne l'indique pas, Miles Oliver est parisien et, avant de franchir le Rubicon en solo, sa carrière a connu maintes incarnations. Une somme que l'on retrouve dans ce nouvel album. Car si le disque débute avec les arpèges acoustiques délicat du morceau titre, rapidement, l'album envahit de nouveaux champs dominés par la saturation shoegaze (« Saturdaze », « Cheat Happens ») ou la pop atmosphérique (« Synth Marie »). Ainsi ce nouvel effort est plus la somme de différentes incarnations de la même ambiance, ou d'un état d'esprit identique, que l'affaire d'un genre clairement identifié. Le tout tient pourtant la route, l'énergie, la tension sous-jacente, voire la noirceur de l'ensemble restant la même que la guitare soit branchée ou non. Les conditions d'enregistrement, lo fi, électrique ou acoustique, et la voix y sont évidemment pour beaucoup. Ainsi le disque correspond plus à la captation d'un moment de calme, (« Spaceship », « I wander why ») ou de colère (« Nothing to hide ») quand les décibels montent dans le rouge ("Black Fence"), à l'instar d'un polaroid d'autrefois. Un disque qu'il convient d'apprécier sur le moment et qui exige une forme d'abandon de soi de la part de l'auditeur. Voilà une œuvre par laquelle il faut accepter de se laisser bercer, le seul moyen d’accéder à ses rivages où réside une beauté insoupçonnée, cachée dans les interstices laissés libres par ses déflagrations autant éclectiques qu'électriques (« Synth Marie », "Lay lady lay"). 

https://milesoliver.bandcamp.com/
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