Un concert de jazz à la Maroquinerie ? Voilà une idée surprenante, dans cette salle habituellement dédiée au rock rock’n’roll, à la soul ou au blues, mais pas tant que cela finalement tant Guillaume Perret, saxophoniste de son état, n'a de cesse depuis des années de sortir le jazz de sa chapelle tout en lui restant fidèle d'une manière détournée et oblique. On l'a, par le passé, senti influencé par le metal au point d'aborder son instrument tel un guitariste armé d'une ribambelle de pédales d'effets. Ce nouveau projet, dans la foulée de la BO du documentaire « 16 levers de soleil », consacré à l'aventure du spationaute Thomas Pesquet, se veut plus sous influence électronique. Ainsi, la musique de Perret se drape d'atours tantôt funky (c'était d'une certaine manière attendu) tantôt planants et progressifs. Une dichotomie se fait ainsi jour dans le groupe de Guillaume, d'un côté la section rythmique qui part à toute berzingue (le batteur en particulier) de l'autre les nappes atmosphériques de claviers, qui, dans la lumière bleutée enveloppant la salle d'une atmosphère onirique évoquant l'espace, parfaitement raccord avec le film, font décoller le spectateur. A d'autres moments le doigté magistral du clavier évoque le jazz-funk des années 1980 sans pour autant tomber dans le cliché (une gageure). Lorsque la créativité a les moyens techniques de ses ambitions, lorsque cette dernière est utilisée avec intelligence comme ce fut le cas ce soir, alors, la musique en ressort grandie et le spectateur heureux de sa soirée.
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