Hier soir, sur la magnifique et intime scène du Triton, le magazine Soul Bag fêtait la sortie de son nouveau numéro en compagnie des excellents Automatic City sur scène. Le quartet n'est décidément pas un groupe comme les autres, aussi expérimental que vintage, autant attiré par les sonorités électroniques rétro-futuristes que les guitares biens senties, et un sens du groove unique en son genre. La composition même du groupe trahit cette dichotomie. D'un côté une guitare acoustique et une contrebasse, d'un classicisme classe et absolu s'il en est, de l'autre un theremine (cf. les sonorités électro rétro-futuristes) et un kit de batterie agrémenté de percussions, de bouteilles vides, un triangle et des clochettes en tout genres : « Un merdier sans fin » dixit Zaza le batteur au groove diabolique. Alors que la reprise, totalement réinventée de « Havana Moon » (Chuck Berry) se charge bien de rappeler l'ancrage dans le rock n'roll des années 1950 de la chose, la guitare part dans des embardées saturées dignes d'un combo garage rock. Seul groupe à l'affiche de la soirée, le groupe prend son temps, étire ses morceaux (la formidable relecture de « Spoonful ») expérimente au passage, le batteur s'éclate dans ce contexte, quitte à mettre par terre la moitié de l'installation quand Manu, le guitariste, est emporté par l'excitation du moment. On a des fourmis dans les jambes, Eric, le chanteur, ne tient pas en place non plus, arpente la salle et encourage les applaudissements du public. Il y a quelque chose d'à la fois très classe dans ce groupe, les percussion afro-cubaines qui nous ramènent au années 1950, mais aussi de très sauvage, les mêmes percussions qui nous évoquent un sentiment vaudou proche de la transe, le howl du chanteur. On s'en est pris plein la tête et les oreilles pendant près de deux heures, le temps qu'a duré ce magnifique voyage dans le temps et dans le son…
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