Bien qu’étant l’un des groupes les plus passionnants apparus
dans l’Angleterre du 21ème siècle, The Eighties Matchbox B-Line
Disaster et son furieux mélange de psychobilly et de rock gothique et garage,
n’a jamais rencontré le succès qu’il mérite pourtant amplement. Trop extrême et
bruyant probablement pour le grand public. C’est avec déception que l’on avait
appris, en 2010, leur séparation (un peu dans l’indifférence générale, il faut
bien l’avouer) juste après la sortie de leur troisième et excellent album
« Blood and Fire » (en fait quatre si l’on compte le maxi « In
the garden » agrémenté d’un album live). Séparation temporaire puisque le
groupe fait son grand retour, et dans sa formation originale, avec la tournée
de cette année. Et puisqu’un bonheur n’arrive jamais seul, la flèche d’or
affiche ce soir complet, c’est la foule des grands soirs.
On commence donc avec les petits français de Alt chargés
d’assurer la première partie. Excellent trio mélangeant garage rock et
dynamique punk, Alt ne propose rien de franchement révolutionnaire en soi mais
ce n’est pas grave tellement l’engagement qu’ils mettent à défendre leur
musique en live est impressionnant. Fédérateur, basé sur des riffs de guitares
énormes et franchement addictifs, Alt dégage une énergie contagieuse qui fait
plaisir à voir. Excellent groupe à suivre de près. Il est environ 21h00 lorsque
le groupe sort de scène et c’est alors que les ennuis commencent…
21h40. The Eighties Matchbox B-Line Disaster est supposé être
sur scène mais cette dernière reste désespérément vide. Plus inquiétant encore,
pas la moindre trace des musiciens, pas un seul instrument d’installé, juste trois
pauvres pieds de micros qui toisent la foule au milieu du vide… Le public
commence à se poser des questions et assaille la pauvre ingénieur du son, bien
esseulée derrière la console, le concert-il est annulé ? Le groupe va-t-il
venir ? Tout cela ne va pas arranger l’image des musiciens qui traînent
une réputation d’ingérables ravagés par les drogues…
22h10. Est-ce une hallucination ou bien deux roadies
viennent de faire leur apparition et commencent à installer le tapis de
batterie ?
22h30 (environ). La foule n’est peux plus et prends en
grippe l’ingénieur du son anglais qui, sur scène, ergote sur le volume des
micros dans un charabia incompréhensible. Ca siffle, ça crie. Ca promet…
23h10. Le concert est supposé être terminé depuis dix
minutes, pourtant miracle, The Eighties Matchbox B-Line Disaster débarque sur
scène au débotté sans avoir fait la moindre balance. Il était temps, ça fait
deux heures qu’on glande (Ps. Je suis mort de rire quand je réalise que le
ticket indique 19h30 !). Rappelons ici que le couvre-feu (strict) de la
flèche d’or est fixé à minuit, ce qui laisse moins d’une heure au groupe…
Cette fois c’est parti et bien parti. Le public est chauffé
à blanc, exaspéré par l’interminable attente. C’est chaud et ça pogote sec dans
la fosse. Le premier titre à peine entamé, le chanteur Guy Mc Knight est déjà
en plein crowd surfing. Le groupe est impressionnant, le manque de préparation
évident ne s’entends pas du tout, le son est nickel (chapeau, les ingénieurs du
son). « Celebrate your mother » est dantesque, la foule explose. La
voix de stentor goth de Guy Mc Knight résonne dans toute la flèche d’or. Ce
dernier fait le show, plonge dans la foule, escalade les échafaudages. Le reste
du groupe est concentré sur la tâche, martèlement quasi tribal de batterie,
basse énorme, torrents de guitares… Wow ! Difficile de décrire avec des
mots le déferlement de décibels… Quel trip ! The Eighties Matchbox B-Line
Disaster reste l’un des groupes les plus sulfureux, l’un des rares à réellement
exhaler un sentiment de danger dans notre époque aseptisée. Espérons qu’ils
reviennent vite…
2 commentaires:
merci pour ton report, c'était 1 de mes meilleurs concerts de cette année : quelle claque en moins d'1H !
pour info, à l'entrée, il y avait 1 petite affiche nous informant que le groupe ne jouerait pas avant 22H-22H30 (donc 23H15 en langage musicos XD) à cause des intempéries en Angleterre.
Ah je n'avais pas vu cette petite fiche à l'entrée. Mais sur le conducteur de la soirée affichée à côté de la console il y avait marqué 21h40 - 23h00... Pas facile de savoir quelle info était la bonne.
Merci pour le commentaire !
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