dimanche 14 octobre 2012

Grand Duchy : « Let the people speak »




Grand Duchy représente une facette méconnue et aussi le grand paradoxe de la carrière de Black Francis. Superstar au sein des Pixies, capable de remplir le Zénith de Paris en quelques heures, Black Francis retrouve l’anonymat dès qu’il s’éloigne de son groupe fétiche et peine alors à remplir des salles de taille beaucoup plus modestes comme le Bataclan. Dans le même ordre d’idée est sorti cette année, dans l’indifférence générale, le deuxième album de Grand Duchy, le groupe que Francis a monté avec sa femme. Il est vrai que le projet peut désarçonner, avec ses arrangements lorgnant ouvertement du côté de l’électro et rappelant parfois la new-wave des années 1980 (« White out » ; « Geode »). Pourtant Black et ses consorts n’a pas oublié l’indie-rock qui a fait sa réputation (« Shady ») livrant avec « Where is John Frum ? » un titre qui n’aurait pas dépareillé sur un album des Pixies du moins dans sa première moitié avant de s’embarquer dans une direction totalement différente. Un peu à l’image de l’album : « ça ressemble à », « ça a le goût de » mais dans le fond c’est totalement différent. Et pas nécessairement mauvais. L’album copieux, 66 minutes, se présente comme un bloc, dont le concept nous échappe un peu avouons-le, un narrateur à la voix grave intervenant entre chaque morceau en guise d’introduction. Un vent de liberté souffle sur ce disque, Black et compagnie ne s’interdisant pas grand-chose en matière d’arrangements. On passe de l’électro-disco au western au sein du même morceau, les guitares rock servant de base sur laquelle l’ensemble est construit. Complètement fou.
www.grandduchy.com

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