Grand Duchy représente une facette méconnue et aussi le
grand paradoxe de la carrière de Black Francis. Superstar au sein des Pixies,
capable de remplir le Zénith de Paris en quelques heures, Black Francis
retrouve l’anonymat dès qu’il s’éloigne de son groupe fétiche et peine alors à
remplir des salles de taille beaucoup plus modestes comme le Bataclan. Dans le
même ordre d’idée est sorti cette année, dans l’indifférence générale, le
deuxième album de Grand Duchy, le groupe que Francis a monté avec sa femme. Il
est vrai que le projet peut désarçonner, avec ses arrangements lorgnant
ouvertement du côté de l’électro et rappelant parfois la new-wave des années
1980 (« White out » ; « Geode »). Pourtant Black et
ses consorts n’a pas oublié l’indie-rock qui a fait sa réputation
(« Shady ») livrant avec « Where is John Frum ? » un
titre qui n’aurait pas dépareillé sur un album des Pixies du moins dans sa
première moitié avant de s’embarquer dans une direction totalement différente.
Un peu à l’image de l’album : « ça ressemble à », « ça a le
goût de » mais dans le fond c’est totalement différent. Et pas
nécessairement mauvais. L’album copieux, 66 minutes, se présente comme un bloc,
dont le concept nous échappe un peu avouons-le, un narrateur à la voix grave
intervenant entre chaque morceau en guise d’introduction. Un vent de liberté
souffle sur ce disque, Black et compagnie ne s’interdisant pas grand-chose en
matière d’arrangements. On passe de l’électro-disco au western au sein du même
morceau, les guitares rock servant de base sur laquelle l’ensemble est
construit. Complètement fou.
www.grandduchy.com
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