lundi 15 octobre 2007

Pura Fé + Mighty Mo Rodgers, Le New Morning, 14 Octobre 2007.



Ce week end, dans le cadre du JVC jazz festival, c’est la chanteuse Indienne Tuscarora Pura Fé accompagnée du bluesman de Memphis Mighty Mo Rodgers qui sont venus nous rendre visite.

C’est dans un silence respectueux, quasi religieux, que Pura Fé est venue s’asseoir derrière sa guitare lap steel acoustique. Contrairement à son concert de l’année dernière au Sunset, elle est cette fois accompagnée par le guitariste Danny Godinez qui a joué sur son sublime dernier album « Hold the rain » sorti un peu plus tôt cette année. Les deux musiciens ont commencé leur set avec « Follow your heart’s desire ». Je suis d’emblée un peu surpris par les solos et sonorités quasi rock, très électriques, de Danny Godinez qui tranchent avec l’esprit acoustique qui prédomine sur disque. Sinon Godinez est un excellent guitariste bien aidé malgré tout par toute une profusion de pédales d’effets et autres séquenceurs, ce qui explique que la musique continue alors que lui s’est arrêté de jouer pour transformer sa gratte en djembé ! Et puisqu’on parle de guitare signalons que Pura est elle aussi plutôt virtuose dans son domaine (la lap-steel). Pura Fé, c’est aussi une VOIX qui n’a pas fini de vous hanter. Très mélodieuse, mélodique mais aussi d’une puissance redoutable. Ce petit bout de femme est dotée d’un sacré coffre, elle en fera d’ailleurs la preuve sur un impitoyable duel guitare (Godinez) / voix (Pura Fé) qui a emmaillé « If i was your guitar ». Le set se terminera avec une émouvante reprise de « Summertime » qui fut autrefois chantée par Janis Joplin mais aussi surtout, par la maman de Pura (avec l’orchestre de Duke Ellington) qui explique que bien qu’elle adore Janis (moi aussi) sa reprise est avant tout un hommage à sa maman. Ce fut en tout cas une excellente performance mais ce n’est pas tout car la soirée est loin d’être finie.

En effet, après cette première partie des plus plaisante, ce fût au tour de Mighty Mo Rodgers, dans un style beaucoup plus groove, d’attaquer la scène. Ils sont quatre sur scène Mighty Mo à la voix et aux claviers (piano et orgue), le guitariste Steve et nos deux frenchies, qui forment la section rythmique André Charlier et Jean-Michel Charbonnel (deux anciens du groupe de JJ Milteau). Le set de Mo fut marqué par une violente diatribe envers l’administration de Mr Bush, une déclaration d’amour à la France (qui forme un couple en amour avec les Etats-Unis et avec qui il arrive de se fâcher comme dans tous les couples) et une autre à la ville de Chicago que Mo a fini à cappella debout au milieu de la scène et près du public. Et puisque l’on parle de ce grand Monsieur qu’est Jean-Jacques Milteau (voir mes messages des 25 février et 30 août), précisons que ce dernier n’a pas pu s’empêcher, pour le plus grand plaisir de nos oreilles, de venir partager la scène avec son pote Mo, les deux hommes ayant collaboré par le passé sur l’album « Memphis » de JJ. Et c’est ainsi que l’harmonica de Jean-Jacques est venu une fois de plus embellir ce qui était déjà une fort belle soirée. Soirée qui se terminera sur une note assez forte, la reprise de « Dock on the Bay » d’Otis Redding, avec le public qui sifflera à l’unisson (sauf votre serviteur incapable de siffler). Ce fut, mes amis, une bien belle soirée. Et comme l’avait prévu Mo, la nuit fut courte et la journée du lundi (Monday blues) d’autant plus pénible. J’ai le blues tient…

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