lundi 13 août 2007

Jacques Villeneuve : Private Paradise



Que faut-il attendre du disque d’un sportif reconverti ? En règle générale, rien du tout ou si peu. Sauf si ledit sportif entretient une passion sincère pour la musique. Ce qui semble être le cas du Québécois Jacques Villeneuve, vainqueur des 500 miles d’Indianapolis, champion du monde de formule 1 en 1997 et qui s’est récemment aligné au 24 heures du Mans. Villeneuve qui a donc momentanément abandonné la mélodie, pas forcément déplaisante au demeurant, du V8 pour la guitare acoustique. Sincèrement, je ne pensais pas acheter cet album, mais après un petit tour sur le myspace de Jacques, l’écoute des trois extraits proposés m’a fait revoir mon jugement. Deux clics plus tard (c’est à la fois la beauté et le danger d’Internet) j’avais acheté l’album. Enregistré avec une poignée de potes (les BBQ Brothers) et la participation de ses sœurs Jessica et Mélanie (par ailleurs, concertiste réputée), Private Paradise est un album qui attire spontanément la sympathie. Chanté en anglais (9 titres) et en français (4 titres) et aux accents folk-pop-rock bien prononcés. Villeneuve a surtout eu l’idée de génie d’embaucher un coach vocal, Russell Penn, qui a fait un sacré boulot. Ainsi sa voix laisse apparaître des ressources insoupçonnées entre autres sur « Vaguement ». Autre beau moment, « Father » chanté avec Mélanie et dédié à leur père Gilles, décédé sur le circuit de Zolder en 1982. J’ai également beaucoup aimé « Lullaby » et son mellotron et « Women come, women go », chanson intimiste au piano et fender rhodes. "Foolin'around", qui ouvre le disque, est une pure chanson de bagnole, à écouter en conduisant la caisse sur les longues lignes droites qui traversent les déserts de l'Arizona et du Nevada. De la belle œuvre, vraiment.


Jacques s’est lancé par passion, par amour de la musique. Sorti en catimini sur son propre label indépendant, Private Paradise est déjà assez dur à trouver en magasin. Jacques l’avoue lui-même, il ne pense ni à faire carrière et ni à l’argent et, « sera déjà bien heureux de rembourser ce que le disque a coûté ». Louable intention.

www.myspace.com/jvofficial

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