vendredi 25 mai 2007

COMETS ON FIRE, le Point Ephémère, 23 mai 2007.


Les Comets on Fire sont originaires de Santa Cruz, la ville ou a grandi Jerry Garcia, du Grateful Dead, au sud de la baie de San Francisco. Leur musique est un drôle de mélange à la fois assez planante et pourtant très électrique, à équidistance du rock garage et psychédélique. Le point de rencontre entre le psychédélisme de Pink Floyd et du Grateful Dead et les guitares surchauffées des Stooges, du MC5 ou mieux encore de Blue Cheer, ce groupe qui à la fin des années 60 a inventé le métal à San Francisco. Le dernier album, Avatar, il s’agit de leur quatrième, sorti l’été dernier est sublime. Il est aussi celui qui est le plus facile d’accès. C’est ce soir leur premier concert français, et à voir le public clairsemé il est regrettable que beaucoup n’est pas saisi l’importance de l’événement.

Le point éphémère est à la fois un bar, un restaurant, une galerie et une salle de concert située au bord du canal saint martin, sur le quai de Valmy. On ne risque pas de confondre avec l’océan pacifique, mais au moins on est au bord de l’eau. L’endroit est étonnamment calme, à quelques encablures seulement du métro. On profite des derniers rayons de soleil de la journée en sirotant une bière assis au bord de l’eau, en attendant que les portes ouvrent. Le DJ du bar passe Jimi Hendrix, que demander de plus, c’est parfait.

La salle est toute petite et peinte en noir, il y a des échafaudages au plafond sur lesquels sont fixés les spots. Les Comets arrivent sur scène. Ils sont cinq, Ethan Miller le chanteur et guitariste, Ben Chasny à la deuxième guitare, le batteur Utrillo Keshner, Ben Flashman à la basse et Noel Von Hamerson à l’echoplex. Le set commence avec « Dog wood rust ». Ethan gueule dans le micro (pas très psyché pour le coup), sa fender jaguar vintage est rafistolée de sparadrap dans tous les sens. Utrillo est obsédé par Keith Moon. Quant à Noel son Echoplex tient plus du mécano que de l’équipement de haute technologie. Il balance sa crinière dans tous les sens en tirant des sons bizarre de son appareil, manipule des boutons, branche et débranche des fiches, tout juste si le gars sort pas son fer à souder pendant le show. Un engin pareil, je n’en voudrais même pas pour cuire mon steak, trop peur que ça m’explose à la figure ! Ils ont les cheveux qui leur tombent devant les yeux alors qu’ils se laissent entraîner par la musique. Noel passe à la batterie et Utrillo s’installe devant le clavier fender rhodes, le groupe part dans de longues dérives instrumentales, traversée par la foudre des guitares, Chasny envoie valdinguer son ampli sans même s’en rendre compte puis il regarde sa main gauche perplexe, je crois bien qu’il s’est coupé.

Les amis, on s’est pris la tornade de San Francisco en plein dans le buffet. Je ne vois rien dans la scène rock actuelle qui s’approche de près ou de loin de leur intense folie. La hype n'atteindra jamais ce groupe. Il s'agit là d'un compliment.


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