Je n’ai jamais eu la chance de voir Jeff Buckley en concert. Que ce soit à l’Olympia ou au Bataclan, je me suis à chaque fois cassé les dents sur des dates affichant complet. J’avais même réussi à rater la sortie cinéma du concert filmé à Chicago (qui est maintenant disponible en DVD). C’est vous dire si j’ai eu la poisse avec Jeff. Je garde pourtant de lui un souvenir très précis. C’était un matin, il y a 6 ans, alors que je prenais le petit déjeuner dans la cuisine en écoutant la radio OUI FM. J’avais à l’époque la jambe dans le plâtre et je passais mes journées à la maison. Il y avait une rubrique à la radio où les auditeurs, après avoir envoyé un email à un certain Paolo, pouvait réclamer un titre qui était ensuite diffusé. Et ce matin là, quelqu’un avait demandé « Hallelujah », la chanson de Leonard Cohen dans sa version reprise par Jeff Buckley seul à la guitare électrique. Je possède ce disque (l’album « Grace ») depuis des années et cette chanson, je peux l’écouter quand je veux. Pourtant ce jour là à l’écoute de ce morceau à la radio, j’ai ressenti quelque chose que je n’avais jamais ressenti avant ni même depuis. Une boule dans l’estomac, des frissons... Une émotion palpable physiquement, comme si l’âme de Jeff, venue de l’au-delà à travers les ondes, venait me susurrer de sa voix d’ange sa chanson dans le creux de l’oreille, me tapoter sur l’épaule, me toucher directement... Bah, pensais-je, tu es en train de t’imaginer des trucs, arrête ton film. Et là, il s’est passé quelque chose. A une poignée de kilomètres de là, enfermé dans son studio, l’animateur avait l’air aussi perturbé que moi, cherchant ses mots : « Euh, on vient tous de vivre un moment de recueillement, c’était magique. Magnifique ». Exactement ce que je pensais sur le moment, comme si lui aussi avait ressenti à ce moment là la présence de Jeff dans la pièce. Peut-être était-ce du à l’alignement des planètes, de la lune, du soleil, que sait-je. J’ai beau avoir réécouté l’album des dizaines de fois depuis, je n’ai jamais ressenti cela, de manière aussi forte.
Il y a exactement dix ans jour pour jour, Jeff Buckley disparaissait, noyé dans le Mississipi, dans des circonstances troubles. Il n’y a pas de mots assez forts pour dire à quel point tu nous manques.
This is our last goodbye.
1 commentaire:
Je viens de retrouver ton hommage.
Je suis tellement d'accord avec toi, il ne sait surement pas à quel point il nous manque, son innocence et son intégrité sont des pertes inimaginables surtout dans le contexte musical actuel !
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