samedi 8 août 2020

Steve Earle and The Dukes : « Ghosts of West Virginia »

 


Steve Earle retrouve ses Dukes, amputés du fidèle bassiste Kelley Looney, résident français de longue date et, hélas, décédé l'an dernier. Comme toujours chez Steve Earle, la musique est synonyme d'engagement et le musicien a trouvé dans la catastrophe, datant de 2010, dans la mine l'Upper Big Branch (Appalache) une nouvelle source d'inspiration. Car le cœur de Earle bat pour ses pairs, les petites mains, les besogneux qui s'appliquent à faire le meilleur travail, le plus honnêtement possible (cf. la liste de noms égrainés pendant la coda de « It's about blood »), la façon dont lui-même se définit certainement en tant que musicien. Un fond prenant, puissant qui oriente la musique vers l'acoustique, country/folk (les embardées hard-rock sont définitivement oubliées) un genre qu'il aborde suivant un angle d'attaque rêche (« It's about blood » ; « Black lung » ; l'excellent « Fastest man alive ») mais pas dénué d'émotion (« Time is never on our side » ; « If I could see your face again » avec Eleanor Whitmore). L'album a été mixé en mono et cela s'entend ! Le ton est ainsi donné dès la première piste « Heaven ain't goin' nowhere » titre à cappella, proche du gospel, cérémonieux et hiératique : l'heure est grave et le musicien s'en alarme 10 plages durant, le temps de cet album sec et concis (à peine trente minutes). Tout ceci, sans cette saloperie de virus, nous aurait donné de merveilleux concerts mais ce n'est que partie remise on l'espère. 

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