Bassiste et
contrebassiste de son état Kelley Looney est le prototype du
musicien discret, humble et compétent. Autant de qualités qui font
le bonheur de Steve Earle qu'il accompagne fidèlement depuis 1988.
Installé en France depuis des années, Kelley éprouve pourtant des
envies d'ailleurs qu'il aura mis longtemps à concrétiser.
Finalement prêt à franchir le Rubicon, Kelley a débuté
l'enregistrement de « Black Sheep Blues », son premier
album en… 1998 (la chanson « East end » qui clôture le
disque) ! Les sessions se sont suivies à intervalles
irréguliers, espacées dans le temps jusqu'à 2013 date à laquelle
le disque a finalement été terminé… Né et élevé à Nashville,
Tennessee, Kelley possède une solide culture musicale qui s'articule
autour de la sainte trinité : blues, country et jazz. Autant de
styles auxquels Kelley paye son tribut, avec un talent certain, sur
un mode majoritairement acoustique, parfois agrémenté d'une
agréable note pop (« Only human », « Little
angel ») suffisamment légère pour ne pas obérer les racines
terriennes de la musique. Mais s'il fallait ne retenir qu'un titre de
cette livrée, ce serait, pour ce qui nous concerne, « Did he
do it ditty » dont le swing délicat nous fait fondre. A
l'opposé, Kelley se révèle aussi convaincant sur un registre plus
rock (« Young Forever »). Restait enfin, le problème de
la voix, obstacle récurrent des musiciens assez peu habitués au
chant. En l'espèce Kelley se révèle un chanteur honorable, dont le
timbre traînant sied à merveille à ses textes autobiographiques
(« Black Sheep Blues »). Un bel album à découvrir.
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