mardi 19 janvier 2016

Kelley Looney : « Black Sheep Blues »



Bassiste et contrebassiste de son état Kelley Looney est le prototype du musicien discret, humble et compétent. Autant de qualités qui font le bonheur de Steve Earle qu'il accompagne fidèlement depuis 1988. Installé en France depuis des années, Kelley éprouve pourtant des envies d'ailleurs qu'il aura mis longtemps à concrétiser. Finalement prêt à franchir le Rubicon, Kelley a débuté l'enregistrement de « Black Sheep Blues », son premier album en… 1998 (la chanson « East end » qui clôture le disque) ! Les sessions se sont suivies à intervalles irréguliers, espacées dans le temps jusqu'à 2013 date à laquelle le disque a finalement été terminé… Né et élevé à Nashville, Tennessee, Kelley possède une solide culture musicale qui s'articule autour de la sainte trinité : blues, country et jazz. Autant de styles auxquels Kelley paye son tribut, avec un talent certain, sur un mode majoritairement acoustique, parfois agrémenté d'une agréable note pop (« Only human », « Little angel ») suffisamment légère pour ne pas obérer les racines terriennes de la musique. Mais s'il fallait ne retenir qu'un titre de cette livrée, ce serait, pour ce qui nous concerne, « Did he do it ditty » dont le swing délicat nous fait fondre. A l'opposé, Kelley se révèle aussi convaincant sur un registre plus rock (« Young Forever »). Restait enfin, le problème de la voix, obstacle récurrent des musiciens assez peu habitués au chant. En l'espèce Kelley se révèle un chanteur honorable, dont le timbre traînant sied à merveille à ses textes autobiographiques (« Black Sheep Blues »). Un bel album à découvrir.


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