Ô toi, enfant du streaming, qui ne peut, hélas, concevoir la musique autrement que sous forme de liens ou de fichiers, la musique, cette chose fabuleuse, réduite à un vulgaire algorithme (autrement dit des maths, dans le fond un truc assez moche et déprimant) oui, toi, tu ne peut certainement pas ne serait-ce qu'imaginer notre bonheur : nous avons reçu une cassette audio ! Une cassette, obsolète objet, que nous-même, il y a une dizaine d'années de cela, considérions comme ringard et qui aujourd'hui nous comble d'aise ! Une cassette audio ! C'est l'unique format physique sur lequel sera distribué le nouvel effort (le doute nous ronge alors, est-il encore correct d'employer le mot « album » en l'espèce?) de Vorski, un musicien originaire de L'Est de la France. Et c'est plutôt judicieux tant la musique diffuse de fortes effluves des années 1980. Mais une précision s'impose ! Nous n'évoquerons point ici les hideuses années 1980 : spandex, jaune fluo et Top 50 ! Non, Vorski, c'est le double en négatif : froid, synthétique, monochromie noir et blanc, comme une vieille photo tramée dont les coins sont écornés. Et, alors que la bande se déroule (pour ta propre gouverne, c'est comme cela que fonctionne une K7) Vorski nous plonge dans un bain glacial (c'est plutôt bienvenu on crève de chaud ces jours-ci) la tête la première, le cerveau vrillé par le rythme robotique, hypnotique et répétitif, par l'écho des nappes synthétiques qui se prolonge à l'envi, avant de s'éteindre, non sans avoir au préalable expérimenté des changements de rythmes brutaux au son des boîtes à rythmes qui se déboîtent et se fracassent. On en est tourneboulés ! C'est beau.
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