Dans le vaste paysage du rock français, s'il ne reste qu'un sur lequel on peut compter pour mettre l'ambiance, c'est bien Raoul Petite, « Encore et toujours », comme le claironne le premier titre de cet album festif et aventureux, leur onzième effort depuis leurs débuts en 1984. De l'époque il ne reste plus qu'un seul membre d'origine, le chanteur, Christian « Carton » Picard, le Robert Smith de cette affaire. Contrairement à ce que leur patronyme peut laisser imaginer, Raoul Petite est bel et bien un groupe, dont le nom est inspiré par Frank Zappa. De son inspirateur, le groupe a gardé la créativité débridée qui les voit sauter d'une case à l'autre, du rock au ska/reggae ("Va pas bien") au dancefloor (« King of the néant ») en passant par les volutes gainsbourgienne (« Volutes Kamikazes ») le tout avec un sacré sens de l'humour caustique (« Comme tes parents ») mais loin d'être dénué de fond, voire de nostalgie (« Houlgate »). Une multitude de genres et d'ambiances que le groupe a réussi à fondre dans un ensemble cohérent duquel se dégage une identité artistique forte, qui se tient du début à la fin, grâce à la virtuosité, discrètement affichée ici. Car, si en mettre plein la vue à l'auditeur ne fait visiblement pas partie du genre de la maison, l'album est produit avec une précision maniaque, riche et varié musicalement où les guitares enfoncent le clou de la rythmique groove et funky. Enlevé et festif, l'album affiche une légèreté de façade ; « Légers et insouciants » ainsi que l'affirme une des plages les plus réussies. Album parfait pour époque confinée, l'écouter c'est le meilleur truc qui peut vous arriver aujourd'hui.
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