Tel le récif dont il emprunte le titre, ce nouvel effort de Marie Mifsud se conçoit tel une digue sur laquelle se fracasse se fracasse le jazz et la chanson française. Une cavalcade effrénée, échevelée, où les mots, à bout de souffle, swinguent autant que les notes (cf. le diptyque « Ça / Mais qu'est c'est que ça ? »). Tout est ici une affaire de rythme (Adrien Leconte, batterie / Victor Aubert, basse) et, dans ses meilleurs moments, le disque recrée, de manière tout à faire organique, l'excitation du beat propre à l'électro (« Au fur et à mesure ») voire du rock'n'roll grandiloquent (« Attitude »). Dans ce contexte survolté, la chanteuse fait montre d'un talent exceptionnel. Outre sa diction impeccable, rendant justice aux mots, son sens du rythme, le grain de folie affiché et le charme vénéneux se dégageant de son timbre dans un contexte plus posé (cf. « Passager » / « Je ne sais pas » / « Ballade ») font d'elle une interprète de tout premier ordre. Les musiciens sont à l'unisson de la chanteuse, emportés dans le tourbillon des compositions, du piano frappadingue (Tom Georgel) au souffle impressionnant de la flûte (Quentin Coppalle) rejoint sur deux titres par le saxophoniste Pierrick Pédron ; tout concourt à faire de ce disque un moment d'excitation rare qui annonce des prestations scéniques ravageuses. La tornade est annoncée…
En concert le 16 septembre à Paris (Studio de l'Ermitage)
https://www.mariemifsud.com/
https://www.facebook.com/mifsudmarie/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire