La découverte de la magnifique pochette de ce troisième album frappe par la nouvelle charte graphique du groupe. Fini le design minimaliste et épuré, hérité des années 1950, place au noir et blanc mi-gothique / mi-vaudou, une ambiance gitane que n'aurait pas renié Jim Jones en personne et son Righteous Mind. A elle seule la promesse d'un sacré voyage. Mais à l'écoute, peu de choses changent et c'est finalement tant mieux tant on est persuadés que ce groupe avait, dès le début, mis le doigt sur la formule magique. Et si changement il y a, c'est pour le mieux car jusqu'ici Automatic City, en dépit de toutes les réussites qui ont émaillées leur parcours jusqu'alors, n'avait jamais réussi à mettre aussi bien en sons son blues et toutes les influences éparses qui le composent. Il y a tout d'abord cette sensation de touffeur qui enveloppe la musique, le sentiment prégnant qui transforme l'écoute de l'album en plongeon la tête la première dans une marmite vaudou bouillonnante. Et c'est parti pour le grand saut dans le temps et à travers les époques ! L'amalgame entre les guitares garages, toujours tranchantes qu'elles soient électrifiées ou non, le groove infernal des percussions exotico-orientalistes et le délire rétro-futuriste du thérémine et autres joyeusetés électroniques du même acabit n'avait jamais aussi bien fonctionné qu'ici. Le résultat est tortueux, psychédélique, hypnotique ! Un album entraînant, sexy, exotique et aventureux au-dessus duquel plane un parfum de soufre et un soupçon de danger. Vous voilà prévenus !
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