dimanche 28 avril 2019

Booze Brothers, Black Star, 25 avril 2019.



Si l'on s'amuse à dresser une rapide typologie du rock celtique en France, le Celtic Social Club serait rock'n'roll alors que Doolin' seraient les tenants d'une tradition folk. Les Booze Brothers sont quant à eux, résolument punks comme le prouve leur concert du soir, une première dans Paris intra-muros pour eux alors qu'ils écument les scènes depuis 20 ans. Mais il n'est jamais trop tard pour bien faire et la prestation du soir, à cinq sans le bodhran hélas, prouve que cela valait bien le coup d'attendre. En effet il ne faut pas très longtemps pour que le public s'échauffe pour de bon transformant la fosse en zone de pogo infernale, qui n'effraie pas Rémi l'accordéoniste venu se mêler à la foule, signe d'un concert festif pour un groupe dont l'humanité n'est pas un vain mot comme le montre la chaîne humaine créé à l'initiative des musiciens invitant les spectateurs à se tenir par la main. Etonnant d'ailleurs ce contraste entre les thèmes abordés sur le disque, plutôt sombres (Booze ou Blues Brothers?), et cette invitation à lâcher prise et faire la fête, qui ressemble à une invite à danser sur les braises… On pensera ainsi souvent à Rage Against The Machine et à la scène fusion des années 1990, une influence chez ce groupe, une affaire de voix mais aussi de guitare, un sens de l'attaque contrebalancé par une maîtrise parfaite de l'idiome celte traditionnel de l'accordéon, de la flûte et du bouzouki (magnifique intro acoustique du premier titre de la setlist). Soulignons enfin pour finir le sens du métissage des Booze Brothers qui chante en quatre langues différentes, le français, l'anglais, l’occitan (la langue du sud-ouest où le groupe est basé) et même le polonais (langue maternelle de Kuba, le nouveau guitariste). La musique celtique est finalement le socle sur lequel le groupe est bâti, un genre qu'ils se chargent de faire voyager et d'emmener ailleurs. Mission réussie au-delà des espérances en l'espèce. 



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