Le disque commence calmement, très calmement, un long silence introduit la chose puis quelques notes de piano et de violoncelles apparaissent sur lesquelles se pose un chant traînant. En dépit du calme apparent, l'auditeur sent qu'il se passe quelque chose, un sentiment mêlé d'excitation et d'anxiété. Œuvre au long cours, privilégiant les formats longs jusqu'au final dantesque d' « Every Sight » (15 minutes), ce nouvel album est découpé en chapitres et nous conte une histoire. Laquelle ? Celle d'une perte de contrôle, d'un pétage de câble en règle, une métaphore qui rappellera certainement des souvenirs à quiconque ayant eu la chance d'expérimenter le groupe dans son élément naturel, sur scène, en concert. Au fur et à mesure que les titres défilent, on constate à quel point il est fascinant de voir le groupe évoluer et se transformer. Et dire qu'il n'y a pas si longtemps, au début, on prenait le groupe pour une formation psychédélique. D'influence blues, il ne reste plus grand-chose aujourd'hui. Du psyché, un peu, dans une approche oblique, dans cette façon de se jouer du temps, de travailler la longueur et de vriller le cerveau de l'auditeur (et les oreilles aussi) avec ces motifs de guitares répétitifs et cette batterie qui monte lentement en pression (cf. « A Coherent Appearance », « Emotional Disease »). Mais le son du groupe se fait également plus sombre (« Minor Division ») et transforme le disque en une marmite bouillonnante, chauffée à blanc aux sons des albums de Sonic Youth et de Pere Ubu, faîte de montées et de descentes tout aussi vertigineuses l'une que l'autre, avec un soupçon d'expérimentation réduisant la musique à un squelette rythmique fait d'attaques sèches de guitares saturées ou de batterie.
En concert le 11 avril à Paris (La Maroquinerie)https://fr-fr.facebook.com/ThePsychoticMonks/
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