Guitariste star,
grande révélation du festival de Woodstock au siècle dernier
(1969), Carlos Santana effectue un retour surprise après des années
de vaches maigres et un brusque regain de popularité au début des
années 2000 en dépit d'albums pas franchement satisfaisants d'un
point de vue artistique. Mais tout cela semble appartenir au passé
tant sur ce nouveau disque le guitariste renoue avec un niveau de
maîtrise que l'on croyait définitivement perdu. Comme à la grande
époque, Santana mixe les influences et mâtine son rock n'roll
d'influences latines aussi brûlantes qu'un piment avec l'aide, sur deux titres, de Ronald Isley. Chant en
espagnol, percussions folles, le contexte est idéal pour ces
éructions de guitares dont il a le secret, sa pédale wha-wha
déchire l'air convoquant le fantôme de Jimi Hendrix. Mais le talent
de Santana et multiple et comme c'était le cas sur l'album
Caravanserai (1972), ce nouvel effort le voit s'intéresser à des
musiques connexes, proche d'influences venue du free jazz (« Fillmore
East »). Un album d'excellente tenue, qui n'aurait toutefois
pas souffert d'être un peu plus court, 16 titres c'est long et il
n'est pas évident de tenir la distance même pour une légende de
son calibre. On peut également regretter quelques arrangements un
peu cheap, notamment des trompettes jouées aux claviers, pour un
rendu plus proche du klaxon pouet-pouet que du souffle délicat d'un
jazzmen. Néanmoins, cet album se révèle être une excellente
surprise…
En concert le 5
juillet à Paris (Accor Hotels Arena)
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