mercredi 15 juin 2016

Interview avec Bror Gunnar Jansson



Avant de prendre d'assaut la scène de la boule noire de son show incendiaire, pour deux soirs de suite, Bror Gunnar Jansson, le très dark bluesman suédois, a accepté de se soumettre à la question...

Comment as-tu découvert le blues ?
Bror Gunnar Jansson : J'ai découvert le blues et bien d'autres musiques grâce à mon père. Il est musicien, bassiste.

Tes chansons ressemblent à des histoires, le cinéma a été une influence important pour toi ?
B. : Absolument. Lynch, Jarmusch, Gondry, Hitchcock, les frères Cohen, Argento, Sofia Coppola, Roy Andersson, Karismäki, Jeunet & Caro sont de grandes sources d'inspiration. Le fait de lire beaucoup de comics books (The Phantom, Asterix, Lucky Luke, Mega Marvel, Spider Man, Tintin) en grandissant m'a inspiré pour les histoires et les images.

Tes concerts sont assez intenses, comment te sens-tu sur scène ?
B. : Sur scène je ressens beaucoup de choses et je pense à beaucoup de choses aussi. Mais le plus important pour moi c'est de ressentir la connexion avec le public, l'énergie peut circuler librement entre moi sur scène et le public. La communication, c'est vraiment l'ingrédient clé pour faire du concert une expérience à la fois bonne et intense.

Tu as des inscriptions sur ta guitare…
B. : « Oh death, where is thy sting. » (Oh mort, où est ton dard, ndlr).

Le mal, la mort, il y a quelque chose de fascinant.

Pourrais-tu nous parler de William Joseph Dean, un personnage récurrent de tes chansons ?
B. : William est un de mes personnages préférés. Il est en partie inspiré d'une vieille légende de ma ville natale. L'histoire d'un sheriff maléfique, en partie inspirée par un des personnages de « Pretty Polly », une murder ballad traditionnelle. Sa mère s'appelait Mary Lee, une personne très religieuse, ayant peur de Dieu, qui pense que le mal se cache derrière toute source de plaisir. William est tombé amoureux de Polly étant jeune, avant de la tuer sans raison. Après, il devient de plus en plus vicieux, tue et mange ses victimes. Finalement, ses concitoyens de sa ville, Muddum, trouvent le courage de l'arrêter. Ils forment une sorte de mafia. William est attrapé, pendu et décapité. Mais plus tard, William revient d'entre les morts pour les hanter. J'ai enregistré plusieurs chansons sur William : Mary Lee, Pretty Polly, William Joseph Dean, He had a knife in his hand, William is back, Mean Old Billy's cry for freedom (j'ai enregistré cette dernière avec le groupe Det Blev Handgemäng).

Comment se fait-il que ton univers soit aussi sombre ?
B. : Ce genre d'histoire c'est vraiment mon truc. Le mal, la mort, le fait que les choses peuvent mal tourner, il y a quelque chose de fascinant.

Et pour finir, où est-ce que tu achètes tes fameuses chaussettes (rires) ?
B. : Je les achète chez un vieil homme appelé Sverker. C'est le propriétaire d'une vieille boutique abandonnée spécialisée dans les costumes et accessoires de cirque dans la banlieue de Göteborg.
Propos recueillis par email le 14 juin 2016.
En concert les 16 et 17 juin à Paris (La boule noire) avec Hoboken Division et Butch McKoy


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