Avant de prendre
d'assaut la scène de la boule noire de son show incendiaire, pour
deux soirs de suite, Bror Gunnar Jansson, le très dark bluesman suédois, a accepté de se
soumettre à la question...
Comment as-tu
découvert le blues ?
Bror Gunnar
Jansson : J'ai découvert le blues et bien d'autres musiques
grâce à mon père. Il est musicien, bassiste.
Tes chansons
ressemblent à des histoires, le cinéma a été une influence
important pour toi ?
B. :
Absolument. Lynch, Jarmusch, Gondry, Hitchcock, les frères Cohen,
Argento, Sofia Coppola, Roy Andersson, Karismäki, Jeunet & Caro
sont de grandes sources d'inspiration. Le fait de lire beaucoup de
comics books (The Phantom, Asterix, Lucky Luke, Mega Marvel, Spider
Man, Tintin) en grandissant m'a inspiré pour les histoires et les
images.
Tes concerts sont
assez intenses, comment te sens-tu sur scène ?
B. : Sur scène
je ressens beaucoup de choses et je pense à beaucoup de choses
aussi. Mais le plus important pour moi c'est de ressentir la
connexion avec le public, l'énergie peut circuler librement entre
moi sur scène et le public. La communication, c'est vraiment
l'ingrédient clé pour faire du concert une expérience à la fois
bonne et intense.
Tu as des
inscriptions sur ta guitare…
B. : « Oh
death, where is thy sting. » (Oh mort, où est ton dard, ndlr).
Le mal, la mort, il
y a quelque chose de fascinant.
Pourrais-tu nous
parler de William Joseph Dean, un personnage récurrent de tes
chansons ?
B. : William
est un de mes personnages préférés. Il est en partie inspiré
d'une vieille légende de ma ville natale. L'histoire d'un sheriff
maléfique, en partie inspirée par un des personnages de « Pretty
Polly », une murder ballad traditionnelle. Sa mère s'appelait
Mary Lee, une personne très religieuse, ayant peur de Dieu, qui
pense que le mal se cache derrière toute source de plaisir. William
est tombé amoureux de Polly étant jeune, avant de la tuer sans
raison. Après, il devient de plus en plus vicieux, tue et mange ses
victimes. Finalement, ses concitoyens de sa ville, Muddum, trouvent
le courage de l'arrêter. Ils forment une sorte de mafia. William est
attrapé, pendu et décapité. Mais plus tard, William revient
d'entre les morts pour les hanter. J'ai enregistré plusieurs
chansons sur William : Mary Lee, Pretty Polly, William Joseph
Dean, He had a knife in his hand, William is back, Mean Old Billy's
cry for freedom (j'ai enregistré cette dernière avec le groupe Det
Blev Handgemäng).
Comment se fait-il
que ton univers soit aussi sombre ?
B. : Ce genre
d'histoire c'est vraiment mon truc. Le mal, la mort, le fait que les
choses peuvent mal tourner, il y a quelque chose de fascinant.
Et pour finir, où
est-ce que tu achètes tes fameuses chaussettes (rires) ?
B. : Je les
achète chez un vieil homme appelé Sverker. C'est le propriétaire
d'une vieille boutique abandonnée spécialisée dans les costumes et
accessoires de cirque dans la banlieue de Göteborg.
Propos recueillis
par email le 14 juin 2016.
En concert les 16 et 17 juin à Paris (La boule noire) avec Hoboken Division et Butch McKoy
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