mardi 23 février 2016

Cage The Elephant + Chrome Pony, le Trabendo, 22 février 2016


On commence par une bonne surprise venue de Nashville, Tennessee en la personne de Chrome Pony, excellent groupe chargé d'assurer la première partie. Entre blues, rock psyché et garage, Chrome Pony assure un très bon set avec ce qu'il faut de nerfs mais aussi de passages plus atmosphériques par la grâce d'un clavier toujours de bon aloi et d'une guitare aux interventions judicieuses. Un très bon groupe pour débuter cette soirée.

C'est ensuite Cage The Elephant qui débarque sur scène, sur la foi d'un excellent album, probablement le meilleur à ce jour, « Tell me i'm pretty », et c'est un vent de folie qui s'empare d'un coup du Trabendo. Cage The Elephant, c'est une tornade et l'une des meilleures formations sur scène à l'heure actuelle. La sécurité est rapidement débordée lorsque le guitariste Brad Shultz invite un jeune slammeur à les rejoindre sur scène avant de présenter ses excuses au vigile en question (de fait, en dix de rock et d'interviews, les deux frangins Shultz comptent parmi les personnes les plus gentilles qu'on a eu la chance de croiser). Le concert ressemble à un meeting d'athlétisme : saut en hauteur, sprint le long de la scène et plongeon dans le public ; le tout en gardant toujours le souffle nécessaire pour chanter, il est fortiche Matt ! Porté par le public, debout au dessus de la foule, pieds et torse nus, le chanteur Matthew Shultz est le performer le plus marquant depuis Iggy Pop ! En formation augmentée ce soir (une guitare et un clavier supplémentaire) Cage The Elephant poursuit la mue entamée avec l'album précédent, « Melophobia », délaissant peu à peu le grunge des débuts au profit de sonorités marquées par le blues (le « Cry Baby » d'ouverture), la pop 60s (« Sweetie Little Jean ») ou le rock psyché (« Cold cold cold »). Malgré tout, et c'est heureux, le groupe n'a absolument rien perdu de son feu intérieur, « Punchin'bag » ou « Portuguese knife fight » dans une veine marquée par les Stooges sont délivrées avec une puissance d'exécution qui laisse rêveur. La greffe prend assez bien avec le public même si les titres les plus acclamés sont ceux des deux premiers disques (« In one ear », « Back against the wall », « Aberdeen ») qui, étonnamment, ne sont jamais sortis officiellement en France, ce qui en dit long sur la façon dont la musique est consommée de nos jours. Une tonalité plus acoustique (« Ain't no rest for the wicked », « Trouble ») voire mélancolique (« Cigarette Daydreams ») vient compléter la palette, particulièrement complète, du groupe. Sur scène Matthew parle peu, ou se contente entre chaque titre, de répéter la même phrase : « This song is about love ». En sortant sous la pluie, à la fin du concert, on se dit qu'on a passé une bonne soirée et on a plutôt le moral…



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