On commence par une
bonne surprise venue de Nashville, Tennessee en la personne de Chrome
Pony, excellent groupe chargé d'assurer la première partie. Entre
blues, rock psyché et garage, Chrome Pony assure un très bon set
avec ce qu'il faut de nerfs mais aussi de passages plus
atmosphériques par la grâce d'un clavier toujours de bon aloi et
d'une guitare aux interventions judicieuses. Un très bon groupe pour
débuter cette soirée.
C'est ensuite Cage
The Elephant qui débarque sur scène, sur la foi d'un excellent
album, probablement le meilleur à ce jour, « Tell me i'm
pretty », et c'est un vent de folie qui s'empare d'un coup du
Trabendo. Cage The Elephant, c'est une tornade et l'une des
meilleures formations sur scène à l'heure actuelle. La sécurité
est rapidement débordée lorsque le guitariste Brad Shultz invite un
jeune slammeur à les rejoindre sur scène avant de présenter ses
excuses au vigile en question (de fait, en dix de rock et
d'interviews, les deux frangins Shultz comptent parmi les personnes
les plus gentilles qu'on a eu la chance de croiser). Le concert
ressemble à un meeting d'athlétisme : saut en hauteur, sprint
le long de la scène et plongeon dans le public ; le tout en
gardant toujours le souffle nécessaire pour chanter, il est fortiche
Matt ! Porté par le public, debout au dessus de la foule, pieds
et torse nus, le chanteur Matthew Shultz est le performer le plus
marquant depuis Iggy Pop ! En formation augmentée ce soir (une
guitare et un clavier supplémentaire) Cage The Elephant poursuit la
mue entamée avec l'album précédent, « Melophobia »,
délaissant peu à peu le grunge des débuts au profit de sonorités
marquées par le blues (le « Cry Baby » d'ouverture), la
pop 60s (« Sweetie Little Jean ») ou le rock psyché
(« Cold cold cold »). Malgré tout, et c'est heureux, le
groupe n'a absolument rien perdu de son feu intérieur,
« Punchin'bag » ou « Portuguese knife fight »
dans une veine marquée par les Stooges sont délivrées avec une
puissance d'exécution qui laisse rêveur. La greffe prend assez bien
avec le public même si les titres les plus acclamés sont ceux des
deux premiers disques (« In one ear », « Back
against the wall », « Aberdeen ») qui, étonnamment,
ne sont jamais sortis officiellement en France, ce qui en dit long
sur la façon dont la musique est consommée de nos jours. Une
tonalité plus acoustique (« Ain't no rest for the wicked »,
« Trouble ») voire mélancolique (« Cigarette
Daydreams ») vient compléter la palette, particulièrement
complète, du groupe. Sur scène Matthew parle peu, ou se contente
entre chaque titre, de répéter la même phrase : « This
song is about love ». En sortant sous la pluie, à la fin du
concert, on se dit qu'on a passé une bonne soirée et on a plutôt
le moral…
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