C'était l'été dernier, pendant les
Eurockéennes de Belfort, au détour d'une scène, nous découvrions
le Maloya, sorte de dérivé réunionnais du blues et de la soul
music, grâce à l'excellente Nathalie Natiembé... Les mois sont
passés et nous voilà presque en hiver lorsque l'on découvre dans
la boîte aux lettres « Metisse Maloya », l'album solo du
bassiste Johann Berby. L'occasion de se replonger en rêvassant dans
quelques souvenirs estivaux bercé par la musique...
Excellent bassiste, Johann Berby se
lance dans la grande aventure du solo après avoir mis ses quatre
cordes aux services des autres pendant de longues années. Du Maloya,
Johann en a gardé l'esprit, c'est à dire cette façon d'entrevoir
la musique comme une source de force et d'espoir. A ce titre ne pas
pouvoir toujours comprendre les paroles, chantées pour la plupart en
langue vernaculaire, relève d'une frustration terrible. Après avoir
bourlingué sur les scènes de la planète entière le maloya de
Johann s'est métissé avec les musiques du monde : des
percussions africaines, un soupçon de groove chaud venu de
l'Amérique latine et une approche pop du songwriting (cf.
« Polission ») parsèment la musique pour la rendre
accessible voire irresistible. Les rythmes ternaires évoquants le
blues et la soul sont mis au service d'une sublime acoustique (« Ebu
Twende Ungudia », "Mimine"). Certaines mélodies transpirent la
mélancolie, « Sèl » et son tapis de cordes
neurasthéniques. Ailleurs, c'est la joie et l'allégresse qui
l'emporte dans le souffle vibrant des cuivres. Un magnifique voyage
musical à travers les sons et les émotions.
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