lundi 1 décembre 2014

Johann Berby : « Metisse Maloya »



C'était l'été dernier, pendant les Eurockéennes de Belfort, au détour d'une scène, nous découvrions le Maloya, sorte de dérivé réunionnais du blues et de la soul music, grâce à l'excellente Nathalie Natiembé... Les mois sont passés et nous voilà presque en hiver lorsque l'on découvre dans la boîte aux lettres « Metisse Maloya », l'album solo du bassiste Johann Berby. L'occasion de se replonger en rêvassant dans quelques souvenirs estivaux bercé par la musique...

Excellent bassiste, Johann Berby se lance dans la grande aventure du solo après avoir mis ses quatre cordes aux services des autres pendant de longues années. Du Maloya, Johann en a gardé l'esprit, c'est à dire cette façon d'entrevoir la musique comme une source de force et d'espoir. A ce titre ne pas pouvoir toujours comprendre les paroles, chantées pour la plupart en langue vernaculaire, relève d'une frustration terrible. Après avoir bourlingué sur les scènes de la planète entière le maloya de Johann s'est métissé avec les musiques du monde : des percussions africaines, un soupçon de groove chaud venu de l'Amérique latine et une approche pop du songwriting (cf. « Polission ») parsèment la musique pour la rendre accessible voire irresistible. Les rythmes ternaires évoquants le blues et la soul sont mis au service d'une sublime acoustique (« Ebu Twende Ungudia », "Mimine"). Certaines mélodies transpirent la mélancolie, « Sèl » et son tapis de cordes neurasthéniques. Ailleurs, c'est la joie et l'allégresse qui l'emporte dans le souffle vibrant des cuivres. Un magnifique voyage musical à travers les sons et les émotions.


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