Derrière le patronyme
de Lil Red & The Roosters se cache en fait le couple Pascal
Fouquet (guitare) et Jennifer Milligan (chant) que l'on avait
découvert auparavant au sein du projet Jenny Lee and The Hoodoomen.
Si l'alias change, l'amour que porte le duo au blues reste, quant à
lui, intact. C'est à cet idiome que le duo rend hommage, de fort
belle façon, sur les quatorze plages de ce nouveau disque. Car, avec
3 compositions originales (dont la très réussie « Ain't your
pet no more ») et 11 reprises, cet album est bel et bien un
hommage à la musique bleue. On succombe une fois de plus au charme
de la chanteuse Jennifer Milligan son grain de voix est sublime à la
fois profond et un peu éraillé avec la capacité de descendre dans les
graves. Une voix de femme fatale... Titre après titre, les quatre
compères des Roosters sculptent patiemment l'écrin idéal pour
mettre en valeur l'organe de la chanteuse. La musique déborde de
feeling et la section rythmique est pleine de swing, la basse tenue
par Jeff Vincendeau en particulier impressionne (la jazzy « Gritty
Pretty »). Le guitariste Pascal Fouquet est essentiellement
dans un rôle rythmique, le son étant assez peu electrifié, c'est à
l'harmoniciste Thomas Troussier que revient les soli. Ses
interventions sont concises et toujours à bon escient, le son de
l'harmonica semble avoir été l'objet de nombreuses attentions.
L'interaction entre les différents intervenants procure un véritable
plaisir d'écoute, on sent les musiciens réellement soudés et, dans
le fond, il n'en faut guère plus pour réussir un disque. Enfin,
afin de varier les plaisirs, le groupe cède parfois à la tentation
acoustique, sans batterie, pour un résultat intimiste et réjouissant
(« Slow down », « Hound dog », « Fever »).
C'est dans ces moments que l'album se révèle le plus dépaysant,
l'auditeur est transporté dans une grange au fin fond des champs.
Une réussite éclatante.
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