Cela faisait un petit moment que l'on
ne vous avait pas entretenu d'Alexx & The Mooonshiners, un groupe
de blues que nous suivons depuis le début sur ce blog. Aussi, le
moment était venu de faire un petit point sur leurs dernières
activités.
MOONSET/MOONRISE
Courant 2013 est sorti « Moonset
/ Moonrise », leur troisième effort. Copieux double album de
21 titres, « Moonset/Moonrise » est la sortie la plus
ambitieuse de la formation à ce jour. Se décomposant en deux
volumes, un premier cd calme à dominante acoustique (Moonset le
disque du soir) et d'un deuxième cd plus électrique (Moonrise le
disque du matin) « Moonset/Moonrise » est la synthèse
parfaite de la musique d'Alexx & The Mooonshiners comme une
illustration des parcours contraires d'Alexx, la punkette tombée en
amour avec la note bleue, et du guitariste Lionel, le bluesman qui
n'a pas peur des décibels. On y retrouve à la fois des titres
acoustiques, dans la lignée de ceux sortis en 2012 sur l'EP de reprises (« Not the best », « All this to you »,
« Come on ») et des blues ou le jeu de guitare, délicat
et bien senti de Lionel fait des merveilles (les deux parties de
« I'm going fishing » débordantes de feeling,
« Woofriii », « Rhum eau à Cuba »). Le son
des Mooonshiners a encore gagné en épaisseur en s'agrémentant
désormais d'influences venus de la soul (« L.I.T.O.L.M »)
ou bien encore la guitare wha-wha très seventies de « I'm
going fishing part 1 ». L'impressionnant « We
Float », intro acoustique suivi de six minutes où la tension
va crescendo, conclut ce premier disque sur une note épique.
Le deuxième volume « Moonrise »,
le disque du matin, plus énervé mais néanmoins blues tendance
électrique ("Alisona"), est plus convenu pour qui connaît déjà le groupe. On
les retrouve, en forme olympique, s'adonnant à leur petit jeu
favori, retrouver le feeling blues sur les morceaux le plus rocks et,
inversement, dynamiter la sage structure à douze mesures avec
violence, cf. « Strange » au pont quasiment heavy metal ;
le riff de guitare particulièrement addictif de « Memories of
a dark island », l'inspirée « Emperor's Boogie ».
Et un groupe de blues qui s'amuse avec « Should i stay or
should i go » des Clash enquillé avec un bout de « Mannish
boy » (Muddy Waters) cela ne cours pas les rues. Une reprise
qui fait écho à celle, acoustique, du « Confortably numb »
(Pink Floyd), présente sur le premier disque, comme les deux
facettes du groupe. L'occasion de vérifier, une fois de plus,
qu'Alex Wokenschroll est une sacrée chanteuse, à l'aise dans
plusieurs registres. Les Mooonshiners surprennent sur ce disque,
adepte des compositions à tiroirs, multipliant les pistes et les
changements de direction. Seulement onze titres mais, au bas mot, au
moins le double d'idées musicales (cf. « Witless ») !
EN ANIMATION !
Non sorti dans le commerce, « En
Animation ! » est un DVD promotionnel, offert pour tout
achat d'un album d'Alexx & The Mooonshiners (au hasard, celui
chroniqué plus haut) et représentant le groupe en concert sur la
scène du festival Grésiblues le 5 juillet 2013. Lumière de fin de
journée juste avant la tombée de la nuit et vue sur la chaîne des
Alpes depuis la scène : le cadre est tout bonnement idyllique.
Sur scène Alexx & The Mooonshiners est une créature bicéphale.
Le contraste est saissisant entre Alexx, une petite boule d'énergie,
couverte de tatouages, les cheveux oranges, prête à exploser, et
Lionel guitariste au toucher délicat et empreint de feeling. Et si
la musique ne marche pas, ce que l'on ne souhaite évidemment pas,
Alexx a une reconversion toute trouvée dans l'athlétisme, le 100
mètres ou le saut en hauteur ! La bonne humeur règne au sein
du groupe (notons la participation remarquée de la poupée gonflable
qui restera dans les annales) et Alexx pique son guitariste « en
petite forme et dont le solo ne durera que 17 minutes » !
La complicité musicale entre le bassiste Eric Litaudon et le nouveau
batteur Pascal Raphard est déjà très marquante. Une fois de plus,
le groupe s'adonne au plaisir de la reprise attendue « Whole
lotta Rosie », « You shook me » ou plus surprenante
(pour un groupe de blues, s'entends) « Anarchy in the UK ».
Une seule conclusion s'impose : ne ratez pas le prochain concert près de
chez vous...
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