A l'époque où le rock psychédélique,
cité en référence par un groupe sur deux, devient la marotte
favorite d'une troupe de suiveurs plus où moins habiles, Forever
Pavot s'impose comme une bouffée d'air frais. Et pour commencer,
est-ce encore du rock ? La question semble légitime tant
Forever Pavot s'éloigne des clichés sous LSD pour emballer un
spectre beaucoup plus large. De par sa richesse harmonique et
mélodique, Forever Pavot compose la bande originale d'un film dont
les images restent à filmer, ainsi, « Joe & Rose »
et « Le passeur d'armes » semblent tout droit sorties
d'un polar oublié des années 1970. En effet, Emile Sornin, manière
de Géo Trouvetout pop et tête pensante de l'affaire à le goût des
instruments hors d'âge : basses 60s rondes, claviers et orgues
divers, guitares wha-wha. Une instrumentation riche et une science de
l'arrangement mises au service de compositions intrépides, « Miguel
el Salam » par exemple, multipliant les fausses pistes et
entraînant l'auditeur sur des chemins peu usités. Emile, l'esthète,
n'a pas son pareil pour tirer la substantifique moelle de la pop
sixties et l'emmener ailleurs. Car si Forever Pavot multiplie les
clins d'oeil (en vrac, les Beach Boys, les bandes originales signées
Ennio Morricone ou François de Roubaix) le résultat est
suffisemment frais et surprenant pour n'appartenir qu'à lui.
« Rhapsode » comme l'emballant premier chapître d'une
discographie que l'on espère riche et prospère. Une formation à
suivre...
En concert le 21 novembre à Paris (la
maroquinerie) avec Tahiti 80.
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