Un peu méconnu jusqu’alors, le groupe Australien Tame Impala
a fait forte impression fin 2012. Il y a de quoi en effet être impressionné à
l’écoute de ce nouvel effort, le deuxième, intitulé « Lonerism ».
Lonerism, terme inventé, inspiré de loner (solitaire) que l’on pourrait tenter
de traduire par un hasardeux « solitairisme ». De fait, l’ancien trio
se résume maintenant au seul Kevin Parker, qui a quasiment tout joué tout seul,
à l’exception de « Apocalypse dream » enregistré avec l’aide du
clavier Jay Watson. Le son Tame Impala a évolué et est aujourd’hui beaucoup
plus orienté sur les claviers, parfois un petit peu kitsch mais restant dans
les limites du bon goût, qui partent dans de longues nappes comme autant
d’envolées pour l’auditeur. Pourtant, Tame Impala n’est pas, uniquement du
moins, cet objet expérimental abstrait et reste un groupe pop, capable de
fulgurances mélodiques dignes des Beatles époque Sgt Pepper : « Feels
like we only go backwards », « Apocalypse Dreams » ou de trips
psychédéliques hallucinants : les magnifiques « Endors-toi »,
« Music to walk home by » ou « Mind Mischief ». Si il reste
ancré dans un son influencé par les années 1960, Tame Impala n’essaye pas,
contrairement à d’autres, de recréer une époque par tous les moyens possibles.
Au contraire, Kevin Parker se sert du passé comme d’une rampe de lancement afin
de propulser le rock psychédélique vers d’autres horizons. Que l’on espère
radieux. Un équilibre subtil entre passé et futur. Un album très riche, qui
nécessite plusieurs écoutes afin de bien en saisir toutes les nuances et elles
sont nombreuses. Assurément un grand disque, dont on attend tout de même de
voir comment il vieillira, avant de crier au chef d’œuvre.
En concert à Paris (Olympia) le 26 juin 2013.
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