samedi 5 janvier 2013

Jérôme Minière : « Le vrai le faux »



Natif d’Orléans, Jérôme Minière est parti s’exiler à Montréal après avoir publié ses deux premiers albums en France à la fin des années 1990. Si lui n’a jamais brisé les liens avec sa terre natale, cf. ses collaborations avec Dominique A ou Albin de la Simone sur le présent disque, la France a un peu oublié Jérôme. Ce n’est qu’à la rentrée dernière qu’est officiellement sorti en France son nouvel album, « Le vrai le faux », soit deux ans après sa sortie originale au Canada. Encore un nouvel exemple de l’incompréhension par notre hexagone des artistes, pourtant excellents, francophones Québécois. Bref, passons. C’est au terme d’un parcours artistique qui l’a vu passer de la chanson française à l’électro que nous arrive ce nouvel effort comme un résumé de sa carrière jusqu’ici. « Le vrai le faux » nous montre Jérôme sous un prisme pop, la très jolie comptine acoustique « Avril » parfois légèrement teinté d’arrangements électroniques (« L’indifférence »). Impeccablement produit, l’album conserve un ton frais et léger même lorsque les thèmes abordés se font très grave, « Les autres » sur le thème des tueries de masse sur le continent nord américain, titre qui trouve une résonance malheureusement encore d’actualité après le massacre de Sandy Hook dans le Connecticut. Tout le charme du disque réside dans cet équilibre, ce ton unique grave et primesautier, ces sonorités entre guitare folk (« Ce que l’on envisage ») et électro ("Une chanson toute nue"). Un album plein de charme, des chansons joliment troussées d’un artiste à (re)découvrir.

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