Relativement peu connu du grand public, Leon Russell est
pourtant un monstre sacré de la musique dont la carrière a débuté des les
années 60 comme pianiste pour le producteur Phil Spector. Longtemps resté dans
l’ombre des stars (Joe Cocker notamment) pour lesquelles il oeuvrait comme
musicien et songwriter, sa carrière en solo n’a vraiment commencée qu’en 1970
avec son premier album. Un peu tombé dans l’oubli ces dernières années sa
carrière est repartie grâce à Elton Jones avec lequel il a enregistré un
sublime album (« The Union ») il y a deux ans. Le revoir en concert
aujourd’hui tient un peu du miracle, comme tenu de son age et de ses
difficultés à se déplacer, il est arrivé au new morning poussé dans une chaise roulante
et marche à l’aide d’une canne. Et il faut se pincer pour croire que le concert
va se tenir au new morning, une petite salle intimiste à taille humaine.
Pourtant dès les premières secondes, Leon Russell balaye tous les doutes. Sa
voix est toujours là. Ses mains aussi. Placé sur le côté de la scène on est au
début un peu déçu quand on réalise qu’on va le voir de dos. Puis on réalise la
chance que l’on a de pouvoir observer de près le travail de sa main gauche sur
le piano. Car cet homme a du groove plein les doigts. Et si ses jambes ont des
difficultés à le porter, ses doigts eux cavalent sur le clavier avec autant
d’agilité qu’au premier jour. Accompagné par un groupe soudé et hyper efficace
(batterie, deux guitares et une basse), Leon nous a emmené en ballade dans son
paysage musical où se mélangent rock n’roll, country, blues et soul. Composé
pour partie de reprises en vrac les Meters (mention spéciale au batteur qui
maîtrise à la perfection ce petit swing New Orleans spécifique), les
Temptations, les Rolling Stones, Robert Johnson et Jerry Lee Lewis ; Leon
a également fait honneur à son répertoire personnel : « Delta
Lady » ; « A song for you »… Seule petite déception Leon a
un peu trop forcé sur les nappes synthétique en fond sonore, un peu datée 80s
et qui ont tendance à empiéter sur les fréquences du deuxième guitariste qui
joue sur une lap steel. Quand ce dernier passe à l’orgue, on ne l’entend plus
du tout. C’est dommage. Pour le reste ce fut du très haut niveau de la part
d’une pointure qui a fait honneur à sa réputation. Saluée par une chaude
ovation qui l’a fait revenir sur scène pour des rappels alors qu’il était à
cours de compositions. Une excellente soirée.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire