C’est dans une Maroquinerie, hélas assez peu remplie, que
l’on a retrouvé Alex Winston. Mais qu’importe la maigre influence puisque le
public présent est au taquet crie et applaudit comme cent. Maigre influence
certes mais de qualité, ce qui change tout. Sur scène Alex est accompagné par
une formation assez nombreuse de six musiciens : guitare, basse, batterie,
clavier, une choriste (contre trois auparavant) et un dernier membre qui
alterne entre guitare, mandoline et clavier. Si ses enregistrements sont
tiraillés entre classicisme pop et modernisme électro, sur scène Alex Winston
est résolument pop dans un registre dynamique, plus musclé en quelque sorte grâce
à la dynamique du batteur (une scansion assez impressionnante au demeurant).
Mais le personnage le plus énigmatique reste Alex elle-même, elle semble
parfois complètement déconnectée, le regard dans le vide avant d’arborer un
sourire lui barrant le visage d’une oreille à l’autre. Malgré son jeune age
Alex assure le show avec professionnalisme, prend le temps de parler avec le
public, de le remercier (en français), elle s’amuse d’un micro qui larsen avec
un sourire désarmant avant de danser debout sur la grosse caisse. On sent
surtout une fragilité adorable chez ce petit bout de femme, elle est presque au
bord des larmes quand elle interprète seule à la guitare folk « I don’t
care about anything » (ça tombe bien c’est ma chanson préférée) qui la
rend absolument craquante. La minute suivante elle pète littéralement les
plombs balançant sa chevelure à quatre pattes devant la batterie ou sautant
pieds nus dans la fosse pour chanter au milieu du public dans un rare moment de
communion. Alors qu’arrive l’heure des rappels, Alex a décidé d’innover puisque
ceux-ci n’auront pas lieu sur scène mais dans le patio de la maroquinerie, à
l’extérieur et en acoustique. La soirée se termine donc par ce petit happening
à moitié improvisé ou elle chante (et laisse exploser sa joie de vivre)
accompagné de sa choriste Sarah, de la guitare folk avec un soupçon de
tambourin et de mandoline. C’est parfait. Avant de nous quitter Alex nous
confie : « surtout dites-leur que je veux absolument revenir chanter
à Paris ». L’appel est donc lancé, espérons la revoir assez vite.
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