samedi 9 janvier 2010

The Stone Roses






Petit voyage dans le passé. Nous sommes en 1989. Un insupportable chanteur de variété se « casse la voix » (si seulement cela pouvait être pour de bon !) sur toute la bande FM et la France fête le bicentenaire de se révolution. De l’autre côté de la Manche, une autre révolution est en marche, elle est musicale et a pour épicentre Manchester, dans le nord du pays. En ville, tout tourne autour de l’Hacienda, la boîte hype (détruite depuis) du coin, les Dj s’y succèdent, la fête bat son plein. Les inscriptions à l’université de Manchester explosent. C’est la naissance des mouvements rave et dance. Incontestablement, en ces 80s qui se meurent, Manchester est « the place to be ». Cependant, grâce à Joy Division et aux Smiths, Manchester est aussi une place forte du rock britannique. Nous ne sommes également qu’à quelques encablures de Liverpool qui depuis les Beatles se pose en capitale du rock anglais. Aussi, ce n’est pas très étonnant, mais le rock réussira à occuper un petit bout du dance floor de l’Hacienda. Parmi les groupes, un seul marquera vraiment l’époque, ils sont quatre et se nomment The Stone Roses. Depuis le milieu de la décennie, ils galèrent et cherchent le succès, balbutiant un rock d’obédience gothique. L’agitation régnant en ville leur donne la clef du problème, c’est en mélangeant le groove de la dance au feeling pop mélancolique typiquement anglais que les Stone Roses forceront la porte du succès. Leur premier album éponyme, récemment réédité pour fêter son vingtième anniversaire, est une petite merveille. Et n’ayons pas peur des mots, très probablement un des meilleurs premiers albums de tout les temps. Songwriting classieux, musiciens excellents, le guitariste John Squire gagnera ici sa place au panthéon des guitaristes britanniques. La section rythmique, Reni et Mani, respectivement batteur et bassiste donne ce fameux groove. Il ne manque plus que la voix de Ian Brown pour que le tableau soit complet. 20 ans après les faits l’album sonne toujours aussi bien, il y a des signes qui ne trompent pas. La présente réédition est assez luxueuse mais si les fans purs et durs regretteront l’absence de vrais bonus. Le DVD reprend le concert de Blackpool, qui existe déjà en DVD, le deuxième cd compile les démos du groupe, le tracklisting est déjà connu, en gros les chansons de l’album plus quelques faces b (qui étaient déjà disponibles en cd) et le son est de piètre qualité. Un seul inédit est au programme « pearl bastard », titre qui ne restera de toute façon pas dans les annales. Reste le principal, l’album, remasterisé pour l’occasion, au son nickel avec en bonus le fabuleux « fools gold », présenté ici dans sa version intégrale (contrairement à la version figurant sur l’édition originale du disque) de près de dix minutes. Le packaging est très soigné, le livret copieux avec de nombreuses photos inédites et des contributions des membres du groupe, à l’exception (étonnante) de John Squire. Un petit mot pour finir sur la superbe pochette de l’album réalisée par le guitariste John Squire selon la technique de l’ « action painting » inventée par Jackson Pollock. Depuis la dissolution du groupe, et entre deux albums en solo, John Squire est devenu un artiste à temps partiel et son œuvre (peintures, collages et photographies) a fait l’objet d’expositions à Londres et à New York. Ian Brown a continué la musique sortant de nombreux albums en solo, Mani le bassiste a rejoint Primal Scream, seul le batteur Reni, pourtant excellent, a disparu de la circulation.
http://www.thestoneroses.co.uk/
www.myspace.com/thestoneroses

Stone Roses - Fools Gold (short version)

Lori MySpace Vidéo

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