dimanche 15 juillet 2007

« Joe Strummer : The future is unwritten » de Julien Temple.


Grand spécialiste du cinéma punk, il a consacré deux documentaires aux Sex Pistols, le réalisateur anglais Julien Temple rend maintenant hommage à un autre de ses héros, Joe Strummer, chanteur du Clash, décédé en 2002.

Le film mélange images d’archives, qui valent leur pesant d’or, et interviews de proches et de fans autour de feux de bois. Car Strummer avait pour habitude, en marge des festivals de musique, d’organiser de grandes veillées autour du feu avec ses amis et d’autres musiciens et artistes afin d’échanger des idées. Le montage du film, du moins dans sa première partie, est un peu trop épileptique à mon goût, ça va vite, on a un peu de mal à raccrocher les wagons.

Donc, d’après « Action Joe », ancien hippie avant de devenir punk, ledit mouvement en né en 1968 entre le Vietnam et les émeutes de Londres et celles, étudiantes, de Paris. Le film met en lumière l’influence que le parcours et la vie de Strummer ont eue sur la musique des Clash. Né en Turquie, grandi au Mexique et en Allemagne (entre autres) Joe avait gardé cette curiosité, cet appétit de sons intact. Pas étonnant qu’au final, il se soit trouvé à l’étroit dans un groupe de rock stricto sensu. De son éducation en internat, Strummer avait hérité d’une méfiance viscérale envers toute forme d’autorité, ce que l’on retrouve dans le nom même du groupe (The Clash = Le conflit). Comme tout les bons groupes du genre, The Clash a dépassé le cadre du punk pour évoluer vers autre chose. The Jam sont devenus mod, The Police new-wave. The Clash, lui n’est allé nulle part en particulier mais un peu partout à la fois : reggae (guns of Brixton), rap (the magnificent seven)… Le film intègre des extraits audio très instructifs de l’émission de Joe Strummer sur la radio BBC world service. Strummer programmait énormément de world music. L’émotion avant tout, avant la musique même. Qu’importe la guitare ; qu’elle espagnole ou hawaiienne. L’émotion avant tout.


Le film dresse un portrait très touchant de Strummer. Un type intègre, trop pour supporter le succès de son groupe. Un type droit et honnête mais incapable de faire dans la demi-mesure. Capable de soutenir des pompiers en grève réclamant une hausse de salaire. Mais dans le même temps de sacquer le guitariste Mick Jones et le batteur Topper Headon et de le regretter sincèrement. Terriblement humain. Le tout redonne l’envie de se refaire une cure intensive de Clash, qui fut à l’orée des années 80, le plus grand groupe de rock de la Terre.
La bande annonce :

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