mercredi 25 juillet 2007

Interpol : Our love to admire


La musique est un loisir pour ceux qui l’écoute. Pour les gens qui la joue, c’est un putain de taf. Un sacerdoce. L'école de la patience, vous connaissez ? Répéter à l’infini les mêmes gestes, quotidiennement. Jusqu’à ce sang sacrificiel qui coule des doigts le long du manche de la guitare. Jusqu'à ce que les mains jouent ce que le cerveau imagine. Ainsi est né le nouvel album des New Yorkais d’Interpol.

Dans la douleur.

Et sans péridurale. En effet le quartet a eu toutes les peines du monde (cf. mon message du 6 avril) à terminer ce nouveau disque. Trois années se sont écoulées depuis le précédent. Dans ce laps de temps, ils se sont, paraît-il, séparés quatre fois avant de se rabibocher. Mais cela valait le coup de s’accrocher. Car devant nos oreilles ébahies, Interpol est en train de devenir un très grand groupe. Certes, au premier abord, peu de choses ont changées depuis « Turn on the bright lights », il y a de cela cinq ans. Au premier abord, seulement. L’ambiance glacée est toujours la même, mais c’est le propre des grands artistes de se créer un univers, un son immédiatement reconnaissable. Interpol creuse toujours le même sillon, un peu plus profondément à chaque fois. Et découvre ainsi de nouveaux trésors. Les arrangements de claviers sont plus présents cette fois-ci, mais le groupe reste très orienté sur les guitares obsédantes de Daniel et de Paul qui chante de mieux en mieux. La batterie hypnotisante de Sam Fogarino s’accorde parfaitement avec le jeu de basse de Carlos. Les chansons sont construites en succession de ruptures, la musique s’arrête puis repart en s’intensifiant…

Alors bien sur, on pourrait reprendre encore et toujours la même litanie : The Cure, Joy Division, The Smiths, Television et même peut-être pousser le vice jusqu’aux Editors… Mais à quoi bon ? Interpol suit sa propre route. Et jusqu’à présent, il n’y a toujours pas le moindre écart de conduite à déplorer.
Interview video de Daniel Kessler (en français) :

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