dimanche 4 février 2007

Playlist

Etant un jeune homme moderne, il m’arrive parfois de laisser tomber mon tourne disque et mes vinyles (et vous êtes priés de ne pas rire car je tiens beaucoup à ma platine et à mes 33 tours ainsi qu’à mes guitares). J’ai donc récemment fait l’acquisition d’un téléphone, lecteur MP3. Voici ma playlist, qui n’est ni parfaite, ni idéale car jamais rien ne l’est dans la vie (à commencer par ledit téléphone que j’ai toutes les peines du monde à faire fonctionner).

1-Bettye LaVette : Joy
On commence par un extrait du dernier album en date de Bettye, « I’ve got my own hell to raise ». Le titre est porté tout du long par un riff de guitare gras et bluesy à souhait. Bettye excelle dans ces conditions minimales qui mettent sa Voix le plus en valeur. Cette Voix cassée, laisse passer toute une palette d’émotions bien plus que les paroles (They took my joy/i want it back), faisant, je pense, référence à sa carrière en dents de scie, ne le laissent présager de prime abord. Cette Voix, entre cri de douleur et rage de vivre, c’est de la Soul, du Blues à l’état pur. J’ai eu la chance de rencontrer une fois Bettye un soir après un concert au New Morning, elle m’avait accueilli avec un monumental « Hello Sweetheart », je ne m’en suis jamais remis ! Maximum respect à cette Grande Dame.

2 – The BellRays : Tell a lie
Ah les BellRays ! Bien qu’originaire de Californie, les BellRays respirent Detroit, la motown mais aussi (surtout) les groupes de rock furieux (MC5, Stooges) de la fin des années 60. Un peu comme si Aretha Franklin était tombée dans le grand bain punk. Aussi improbable que cela puisse paraître, force est de constater que la formule, qu’ils ont baptisée « Maximum Rock n’Soul » (En fait tout ce que j’aime), fonctionne. Et même particulièrement bien sur ce « Tell a lie » tout en groove, basse énorme, guitares wha-wha et cuivres à l’appui. Créant ainsi le parfait écrin pour la chanteuse Lisa Kekaula, une des grandes Voix de notre époque. Attention, le groupe est particulièrement explosif sur scène.

3-Tower Of Power : To say the least you’re the most
Prenons maintenant la direction de la baie de San Francisco (Oakland). Bien plus que les chanteurs (interchangeables), c’est la section de cuivres qui est la star du groupe. Requins de studio ils ont enregistré et/ou partagé la scène avec les trois-quarts de l’industrie. De James Brown à John Lee Hooker en passant par les Meters et même Eddy Mitchell ! Extrait de l’album « Urban Renewal » (1975), T.O.P est à son apogée. Swing impeccable, assuré par le batteur David Garibaldi, solo de sax à perdre haleine, chant sur le fil, ce morceau dégage un groove à s’en faire péter les articulations. La suite sera beaucoup moins glorieuse le groupe glissera peu à peu vers un disco/funk enregistré au mètre.

4-Sharon Jones and the dap-kings : Natural Born Lover
Faites le test auprès de vos amis, passez le disque et demandez-leur de deviner la décennie où il a été enregistré. « Les années 60 » ! S’exclameront-ils en cœur. Tout faux, Sharon est une chanteuse de New York et bien de notre époque. Mais tout de la pochette au son ressemble à la grande époque du Rythm & Blues. Petit détail amusant, la pochette (comme toutes les productions Daptones Records) n’indique pas l’année de sortie du disque (2005) afin de nous induire un petit peu plus en erreur.

5-Sharon Jones and the dap-kings : Stranded in your love
Toujours extrait de l’excellent album “Naturally”, voici un duo entre Sharon et Lee Fields particulièrement cinématographique, basé sur un schéma « scène de ménage/réconciliation » alternant les dialogues et le chant. A noter l’excellent travail de production de Bosco Mann où la multiplicité d’arrangements (piano, cuivres, cordes) trouve naturellement sa place sans que l’ensemble ne sonne surproduit. Du grand art.

6 – Brian Jonestown Massacre : In India You
Les spectateurs ayant vu le documentaire “Dig!” le savent, Anton Newcombe, leader de BJM est aussi cintré que génial. Et nous en apporte la preuve avec ce « In India You », grand barnum psychédélique à base de sitar, guitare acoustique, orgue, flûte, percussions diverses et variées et voix éthérée. Hallucinant (dans tous les sens du terme) !

7-Brian Jonestown Massacre : Feelers
Toujours extrait de l’album « Their satanic majesties second request » (quel titre !) sorti en 1996, le groupe de San Francisco nous fait un cirque à peu près semblable à celui du titre précédent. Mais comme je ne m’en lasse pas, j’en reprends une part !

8-The Richmond Sluts : You drive me wild
Les Richmond Sluts furent, très brièvement, les “Rolling Stooges” de San Francisco. Extrait de leur unique album, sorti en 2001, « You drive me wild » porte particulièrement bien son titre. Tout le sel du groupe vient de cet orgue, apportant une petite touche groovy et psychédélique à une formation très orientée garage/rock n’roll par ailleurs. Quelques informations glanées sur My Space, m’apprennent que Shea (guitare/voix) et Chris (basse) ont depuis laissé tomber la musique. Dommage.

9-The Lords of Altamont : Time
Reprise du classique des Chambers Brothers (un groupe de rock black des années 60) pour ce groupe rock n’roll tendance bikers de Los Angeles mené par Bobby Cavaliere (chant/orgue). Les guitares sont encore plus grasses et énormes que chez les Richmond Sluts mais l’orgue farsifa permet de calmer quelque peu les choses (enfin tout est relatif).






10-Wraygunn : Keep on Prayin’
Les Wraygunn sont originaires de Coimbra (Portugal) et chantent en Anglais. Dans le genre échappé de l’asile, leur leader Paulo Furtado (a.k.a The Legendary Tiger Man) fait une sérieuse concurrence à Anton Newcombe. Ce titre, extrait de l’album ecclésiastes 1.11 sorti en 2006, mélange habilement rock et cœurs gospel. Avec orgue hammond et quelques scratches pour la note moderne. Et la sublime Voix de la non moins sublime Raquel…




11-Pamela Hute : My Dear
Petite note frenchy pour finir avec un extrait de l’excellent maxi sorti par Pamela l’année dernière, qui n’a pas, hélas, la distribution que son talent mérite. My Dear est un concentré d’efficacité rock de 1 minute 43 secondes ponctué par une hallucinante descente de guitare/basse. Bravo ! Ajouter une image

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