mardi 20 février 2007

Dave Chappelle’s BLOCK PARTY de Michel Gondry


Le film qui va vous réconcilier avec le hip-hop. Réalisé par Michel Gondry (La science des rêves, eternal sunshine of the spotless mind), l’ancien batteur de oui-oui, Block Party est l’un des meilleurs documentaires musicaux qu’il m’ait été donné de voir ces dernières années. La caméra suit le comique Dave Chappelle, relativement inconnu de ce côté ci de l’Atlantique, dans ses tribulations afin d’organiser une Block Party soit un concert de rue ou une fête de quartier, en septembre 2004, à Bed-Stuy, Brooklyn. Outre le concert en lui-même, la grande réussite du film est d’aller au-delà de la musique. On a ainsi la chance de pouvoir suivre Dave d’abord dans sa ville natale de l’Ohio où il essaye d’inviter un maximum de personnes, puis au cœur de l’action à Brooklyn où il visite l’incroyable maison de vieux hippies devant laquelle se trouvera la scène puis une école maternelle (qui fut celle de Notorious Big) sur le toit de laquelle il va installer les caméras. Le film est très humain, les scènes avec les enfants assez attendrissantes, tout cela grâce au charisme de Dave et à son humour, ses vannes constituant une bonne partie du métrage. On a l’agréable impression de se perdre dans Brooklyn et d’aller au contact des chaleureux habitants de Bed-Stuy. Puis il y a le reste, c’est à dire la musique. Et là, rien à dire, le casting est impeccable, aucune faute de goût. Pas de « biyatch » en string rose fluo et de gros flingues qui brillent au bord d’une piscine ici, c’est du hip hop, du vrai avec une âme (Soul), un discours et une conscience. Kanye West, Mos Def, Dead Prez, Common, Talib Kweli et The Roots qui servent de backing band. Et cerise sur le gâteau, la reformation des Fugees pour leur premier concert en 8 ans. Les scènes de concert gagnent énormément à la présence de musiciens live et des cuivres de la fanfare venue de l’Université CSU d’Ohio. Jill Scott, Cody ChesnuTT et Erikah Badu apportent une touche Soul à l’ensemble. Le montage alterne les scènes en live, les répétitions et les prises de vues backstage ce qui permet de s’immerger totalement dans l’événement, malheureusement un peu au détriment de la musique. Je terminerai avec mes coups de cœur d’abord l’émotion quand Erykah Badu accompagnée des Roots reprend « You Got Me » (extrait de l’album Things fall apart de The Roots). Ensuite la voix et la prestance scénique de Lauryn Hill et des Fugees pendant la reprise du Killing Me Softly de Roberta Flack (1973). Et enfin la scène où Wycleef seul à l’orgue Hammond devant un parterre d’étudiants ébahis (on le serait à moins) chante avec entrain « If i was President, i’ll stop the war »… Le concert que vous auriez aimé voir, le wattstax du 21ème siècle.

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