dimanche 15 juin 2025

Cymande : « Renascence »

 


Logiquement, ce groupe aurait dû cartonner. Auteur de trois albums entre 1972 et 1974, Cymande (on prononce chi manne day) s’inscrit dans cette veine soul, engagée, à la fois langoureuse, tropicale grâce à des influences calypso et reggae parfaitement intégrées et marquée par de nombreux coups de sang funk. Un classique de la soul passé parfaitement inaperçu à l’époque car britannique. Pas évident de se faire entendre au pays des Beatles et des Rolling Stones alors que la qualité musicale du groupe égale sans aucun problème celle des américains. C’est donc dans un relatif anonymat que la carrière de Cymande s’est éteinte au mitan des années 1970 avant de connaître une seconde vie, grâce à de nombreux sample hip-hop, comme bon nombre d’oubliés de l’histoire de la soul. Pourtant, en 2015, 40 ans plus tard, le groupe a tenté un premier come-back avec l’album « A Simple Act of Faith » avant la sortie de ce nouvel effort après un deuxième hiatus de dix ans. Et ça valait la peine d’attendre ! Car à l’écoute, le groupe a mis à profit ce long laps de temps pour soigner ses effets. Compositions élégantes, production nickel chrome entre arrangements de cordes soyeux (« Road to Zion »), percussions incisives (« Chasing an empty dream »), envolées au piano et swing jazzy (la bien nommée « Coltrane ») ; il n’y a pas à dire le groupe connaît son affaire et le prouve avec ces dix compositions intemporelles et impeccables (dont « Only One Way » avec la merveilleuse chanteuse Celeste). Un album qui arrête le temps comme par magie et digne de figurer dans toutes les discothèques.

En concert le 14/10 à La Cigale

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lundi 9 juin 2025

Cunningham Bird

 


Martingale de l’histoire du rock l’album Buckingham Nicks (1973) est autant considéré comme un classique du rock qu’un marqueur important de l’histoire ; sorti juste avant que la paire Stevie Nicks / Lindsay Buckingham ne parte rejoindre Fleetwood Mac deuxième mouture. Un disque important donc, mais assez méconnu, jamais réédité en CD et dont le prix s’envole jusqu’à dépasser les mille euros sur les plateformes spécialisées (étant entendu que l’on parle là d’un vinyle et non d’une vulgaire playlist sur youtube). C’est donc à un classique qu’une autre paire, composée du chanteur/violoniste Andrew Bird et de la chanteuse/guitariste Madison Cunningham a décidé de rendre hommage reprenant l’intégralité du disque en suivant le même séquençage que l’original. Evidemment avec un tel matériel à disposition le duo est assis sur une mine d’or et ne manque pas l’occasion, servie sur un plateau, d’aligner les perles (on pense en particulier à « Don’t let me down again ») qu’ils prennent cependant soin d’arranger à leur goûts, assez différents des originaux, s’articulant autour du violon et de la guitare folk (« Races are run » ; « Lola (my love) »). Le clavier et la batterie ajoutent du peps quand nécessaire mais s’effacent volontiers lors des moments plus intimes (« Django » ; « Frozen Love »). Les voix des deux protagonistes se mêlent à merveille, c’est à la fois un classique revisité avec bonheur et réussite et, aussi, une redécouverte eu égard à la rareté de l’original. De quoi revivre les grandes heures du rock des années 70 où il était possible de conjuguer FM et qualité.



dimanche 8 juin 2025

Diamond Day, Petit Bain, 6 juin 2025.

 




Tout nouveau festival itinérant (un peu sur le modèle des Nuits de l’Alligator), Diamond Day a fait escale à Paris, au Petit Bain, en ce vendredi soir, avec une alléchante affiche folk à la parité parfaite, deux chanteuses et deux chanteurs.

Petite surprise, c’est sur le rooftop du Petit Bain, dominant la Seine et les quais, que débutent les agapes avec un showcase de la chanteuse Naima Bock. Alors que les nuages noirs comme la suie s’accumulent au dessus de nos têtes, c’est seule avec sa guitare folk que Naima Bock arrive sur scène, souriante et une casquette bleue sur la tête. Pendant une grosse demie-heure Naima nous aura séduit, charmé, de ses arpèges délicat et de sa voix particulière et assez impressionnante. Si son univers n’est pas sans rappeler le folk anglais, il s’étend bien au-delà comme le prouvera sa reprise d’un standard brésilien. Un passage charmant quoique trop bref et perturbé par le vent. La pluie nous sera finalement épargnée, est-ce un signe que ce nouveau festival est béni des cieux ?

La suite se déroule de façon plus conventionnelle dans la salle habituelle, le temps de descendre les escalier et on y est. C’est alors la toute jeune Clara Mann, parfaitement francophone bien que trop stressée pour s’exprimer dans la langue de Molière, qui occupe la scène, toute auréolée de la sortie de son premier album. Elle aussi est seule avec sa guitare folk comme unique accompagnement et nous plonge également dans une bulle de douceur bien agréable avec un aplomb remarquable. La musique est lente, délicate, parfaitement relaxante, ça fait du bien.

Seul musicien a être accompagné, par un batteur, Jake Xerxes Fussell, la raison principale de notre venue il faut être honnête, aligne les albums magnifiques (cinq au total) avec une régularité métronomique depuis dix ans. Il incarne également, dans le cadre spécifique du festival, une pointe d’americana dans un environnement très british pour cette première. Le répertoire de Jake Xerxes Fussell se compose à la fois de compositions personnelles mais aussi de standards issus du répertoire traditionnel extraits du domaine public (un genre auquel il a consacré des albums entiers). Il est à la fois un garant de la tradition et un songwriter remarquable. Un artiste rare, et ce n’est pas la prestation du soir qui nous fera changer d’avis. Aussi à l’aise à la guitare électrique (une Telecaster son clair) que folk, ses arpèges dégagent quelque chose de profondément hypnotique. La batterie accentue cet aspect, ménageant de nombreux silences comme autant de notes fantômes, et accompagne avec une douceur inhabituelle pour un instrument volontiers qualifié de bourrin. La voix de Jake, douce, est à l’avenant. Nous avons assisté à un moment rare et précieux.

A l’autre bout du spectre pourrait se situer Richard Dawson, qui lui dégage un sentiment de puissance sonore bien que seul accompagné de sa guitare électrique. Déjà de ses arpèges ressort quelque chose d’âpre et de rugueux. Eux-mêmes sont entrecoupés d’attaques sèches et violentes d’accords et de phrases dissonantes à la limite de l’expérimentation. A peine coupé dans son élan par des problèmes techniques qui ont coupé son set en deux parties, Richard s’est cependant attiré l’affection du public, massé devant la scène et applaudissant à tout rompre. Un public nombreux ayant répondu au rendez-vous et une programmation de très haute tenue, espérons que ce nouveau festival s’inscrira dans la durée pour devenir,à terme, un rendez-vous incontournable.

samedi 31 mai 2025

JD McPherson + Bloodshot Bill, Le Trabendo, 30 Mai 2025.


Décidément, cette semaine prend des allures de semaine sainte pour l’américana, le folk, le blues et le rock’n’roll par chez nous. C’est de nouveau un plateau de très haute tenue qui est réuni sur la scène du Trabendo, une salle bien agréable, nichée au milieu des arbres dans le parc de la Villette, encore plus avec cette météo, grâce à une terrasse ombragée bien appréciée avant le concert.

On débute avec Bloodshot Bill que l’on se souvient avoir déjà croisé il y a fort longtemps. Seul sur scène, le Montréalais se produit en one-man band assurant seul la guitare et la batterie. Doté d’une voix très particulière, éraillée et de tête, ce dernier se révèle particulièrement roots entre blues et rock’n’roll. Un sacré personnage au sens de l’humour acéré et au français bien particulier qui entraîne sans peine la foule dans son sillage.

Quel show, mais alors quel show délivré par JD McPherson et son groupe. Accueilli par un tonnerre d’applaudissements mettant un terme à sept (ou huit on ne sait plus trop) d’absence scénique par chez nous. Entouré d’une formation du tonnerre (guitares, piano, batterie, basse et/ou contrebasse) JD fait montre d’une énergie impressionnante et d’un enthousiasme à l’avenant. Rock’n’roll mais aussi surf music, parsèment le set, qui n’oublie aucun album. Un musicien en particulier impressionne aussi à l’aise à la guitare, que redoutable à l’occasion d’un boogie ravageur au piano, avant d’assurer le saxophone sur le dernier rappel. C’est une collection d’anthologie qui se déroule devant nos oreilles « Fire Bug », « Lucky Penny », « North side Gal », « Let the good time roll », « Desperate love », toutes aussi redoutables les unes que les autres ! Quelle soirée !

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Early James + Johnny Delaware, La Marbrerie, 28 Mai 2025.

Les passionnés de l’Americana avaient rendez-vous à Montreuil en ce mercredi soir, avec un plateau aussi magnifique que complémentaire.

La soirée débute sous les meilleurs auspices avec un set sublime de l’américain expatrié Johnny Delaware. Seul avec sa guitare folk, Johnny Delaware réussit l’exploit de nous faire voyager, jusqu’à sentir le souffle du désert nous effleurer les oreilles, par la seule grâce de ses arpèges de guitare en apesanteur. La voix, le charisme du personnage et son sens de l’humour (« Je vous rassure sur le disque il y a plein d’autres instruments ») joue pour beaucoup également. C’est beau et apaisant, l’americana se fait planante et l’émotion flotte dans l’air…

Dans un genre beaucoup plus rugueux, le bluesman Early James débarque à son tour sur la scène. S’il a voyagé seul, Early James s’est trouvé deux compagnons de jeu locaux, et l’on retrouve Guillaume à la batterie et Max (Lowland Brothers) à la basse. Ayant eu peu de temps pour se caler (« je les ai rencontré il y a quatre heures environ » plaide James), le trio livre cependant une prestation aussi impeccable que s’ils jouaient ensemble depuis dix ans (« Ils sont très bons » jugera Early James). Early James, c’est une voix écorchée, contrastant avec l’aspect physique juvénile du chanteur, sublimée par les émotions et un jeu de guitare virtuose sortant parfois du blues pour s’aventurer sur un terrain plus jazzy/torch song rétro (à la Tom Waits), tantôt teinté de country voire de rock’n’roll. Les rappels en solo folk laissent apercevoir une autre facette du talent de James également capable de tenir seul la scène avec beaucoup d’aisance, et un impressionnant jeu de guitare délié. L’ovation fût-elle qu’elle obligea l’artiste à jouer les prolongations et à se donner au jeu de la reprise étant à court de compositions personnelles. Ce fût magnifique.

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samedi 17 mai 2025

Diamond Day, nouveau festival itinérant

 


Le nouveau festival nous donnera l'occasion, entre autres, d'écouter le remarquable chanteur folk Jake Xerxes Fussell qui aligne, en toute discrétion, les albums magnifiques depuis dix ans !

BILLETTERIE




L’Ambulancier, La Mécanique Ondulatoire, 15 mai 2025.

Un chanteur bondissant habillé comme un ambulancier étasunien, chemise bleue à épaulettes, le trio (guitare, basse, batterie électronique) qui l’accompagne en combinaisons unies (certains se souviendront de Pleymo), aucun doute c’est à un drôle de trip que nous convie L’Ambulancier, le projet musical de Palem Candillier (par ailleurs auteur de livres sur Nirvana ou les Beatles). L’endroit dans lequel nous dérivons en musique se nomme, fort à propos, le « French Manhattan ». Le projet semble inspiré par les années 1990, une manière de post-grunge, avec une touche électro apportée par le pad électronique de la batterie mais aussi par les boucles de claviers, lesquelles tranchent avec l’électricité brute de la guitare et la solidité de la bassiste. Dernière touche originale, le chant en français, justifiant l’expression « French Manhattan », tournant (mais pas uniquement) autour du vocabulaire mécanique : « Le Point de Patinage », « Panne Sèche ». Un choix judicieux et prégnant à telle enseigne que l’on croit deviner, dans le chant, quelques intonations issues de la chanson française (en particulier sur le titre éponyme « L’Ambulancier ») lesquelles contrastent, une fois encore, avec le contexte général plus hurlé (cf. « Le Point de Patinage »). Solide et carrée la prestation se révèle enthousiasmante et, étonnamment, assez hypnotique. Un groupe à suivre.

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vendredi 16 mai 2025

Les Excellents, Café de la danse, 13 mai 2025.

Dans le fond si Ramon Pipin, dans le cadre de son groupe Les Excellents, excelle (c’est le cas de le dire) dans cette veine rock parodique si casse gueule, là où tant d’autres ont échoué, c’est par l’extrême soin porté à l’ensemble de la démarche, du choix des chansons à leurs adaptations. Jouer à fond la carte du second degré, quitte à bâcler les paroles prétextant ledit second degré, ne suffit pas. Chez les Excellents on chante peut-être des paroles absurdes, pour autant il est hors de question de déconner avec la musique, c’est peut-être là que réside le petit plus qui fait toute la différence, Les Excellents aiment profondément, passionnément, les chansons qu’ils s’amusent à détourner. Le soin porté aux arrangements est extrême et, afin de se différencier, le groupe à totalement renoncé aux guitares (trop facile) pour les remplacer par des ukulélés, une manière de défi personnel totalement réussi pour le groupe, à ce titre le deuxième set, principalement consacré aux reprises des Beatles est absolument fantastique et impressionne par les moyens déployés, cordes et cuivres à l’appui. Sur le plan des paroles, le groupe tente de coller le plus possible aux sonorités des originales tout en parvenant à raconter de véritables histoires : « Go your own way » de Fleetwood Mac (extraite de l’album « Rumours ») devient une histoire de bidet, « Hells Bells » d’AC/DC se transforme en « Elle Bêle », le fabuleux « I’ll go to sleep » (Kinks) nous invite à remettre « le slip » et « Hotel California » (Eagles) nous narre une nuit invraisemblable dans la chambre d’un Formule 1. Le tout s’inscrit dans une veine humoristique typiquement française (Coluche, Desproges, Les Nuls) gonflée tout en restant dans un certaine mesure, ainsi « Galope Salope » (une histoire de turfiste sur l’air de « Get Up Stand Up » de Bob Marley) n’est pas vulgaire mais tout simplement drolatique. C’est ça qui est bien avec les Excellents, on s’amuse et on passe un bon moment.

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dimanche 11 mai 2025

Tony Melvil : « En apparence »

 


Il est des efforts pour lesquels le terme d’« album » semble être trop étroit. Tel est le cas de ce nouveau projet de Tony Melvil qui le voit renouer avec le jeune public. Ce nouvel effort voit le violoniste s’interroger sur la question vestimentaire. De mode il n’en est point question, il s’agît plutôt de creuser ce que le vêtement communique de celui qui le porte. « Mon look, mon style », l’image et ce du « Pyjama » au « Costard ». Une vaste question dont le musicien tire un projet à visée large, mêlant les chansons à des intermèdes parlés simulant une journée d’enregistrement en studio, rappelant les feuilletons radiophoniques d’autrefois ou les podcasts d’aujourd’hui. Tout débute donc par un « Test Micro » jusqu’au final. Les musiciens se font également acteurs voix-off et au fil de la narration, le personnage de Lauriane prend de l’importance, modeste technicienne de studio, rêvant discrètement de gloire lors d’une « Pause Café » jusqu’à devenir chanteuse à part entière et arracher une part de gloire, laissant le réalisateur ranger le studio « Tout seul ». Tony Melvil et sa bande abordent une grande diversité de genres musicaux pour mieux illustrer le récit de la chanson acoustique, la marque de fabrique du musicien, du rock, un soupçon d’électronique, le tout est richement arrangé. L’écoute transporte littéralement dans le récit, un sentiment particulièrement agréable. Un tel projet ne pouvait se contenter d’un simple disque et ce présente sous la forme d’un magnifique livre-disque, joliment illustré et est également décliné sur scène.

Du 5 au 26 juillet au festival off d’Avignon (Présence Pasteur – 16h15).

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samedi 10 mai 2025

Rose Betty Klub : « Mojo Girl »

 


« La plus punk des chanteuses de jazz ! » clame le dossier de presse présentant l’artiste. Une chose est certaine néanmoins, du Mojo, présent dans le titre de ce nouvel album, la chanteuse n’en manque point. Un pied dans le jazz, l’autre dans la soul, la chanteuse aborde tous les genres avec l’énergie du rock’n’roll. Une sacrée dynamique donc, inspirée, dans l’esprit, par les années 1950, tout en se gardant bien de tomber dans le biais de la redite fade ou de la nostalgie tiède et vaine. Non, ce nouvel album pulse et groove, on pense notamment aux interventions toujours à propos et pleines de feeling de l’orgue et du Fender Rhodes (Stella Brown) qui agit tel un baume apaisant sur les intros (« Back to my sunnyboy ») ou les soli (« Mojo Girl »). La section rythmique (Scott Jenkins, batterie et Clyde Jones, basse) est infernale d’efficacité pratiquant aussi bien un swing ouaté et élégant (« Mojo Girl ») qu’un groove entêtant et hypnotique (« Moon Palace » ; « Voodoo Workin’ » qui ouvre l’album sur des bases très élevées). Avec une telle équipe à ses côtés, la chanteuse Rose Betty irradie de sa voix solaire, charmeuse, dont le charisme transperce les enceintes, retrouvant à l’occasion les accents de la regrettée Amy Winehouse. A la manœuvre, le duo de compositeurs Rose Betty et Jo Mustang (guitariste aux interventions aussi discrètes que bienvenues cf. « The Room ») accouchent d’un album de très haute tenue.

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vendredi 9 mai 2025

Cecilya and The Candy Kings : « Parisian Mambo »

 


C’est en 2019 que la chanteuse espagnole Cecilya Mestres a posé ses valises à Paris. Un confinement plus tard, en 2021, Cecilya sortait un premier album, très réussi, aux sonorités americana, folk et rock. C’est en 2023 que débute la formation telle qu’on la connaît maintenant, sous le nom de Cecilya and The Candy Kings, avec une orientation nettement plus rock’n’roll et marquée par les années 1950. Ce nouvel effort, le troisième, continue d’explorer ce sillon rétro avec peu ou prou la même équipe, l’excellent guitariste Rodolphe Dumont et le légendaire saxophoniste Gordon Beadle, en tête de pont. Pourtant, tout en restant ancré dans cette veine fifties, à faire briller le chrome des bagnoles, Cecilya élargit le spectre, s’ouvrant au jazz swing et au rhythm’n’blues, à grand renfort de saxophones à couper le souffle, sans oublier les influences latines, faisant référence au mambo présent dans le titre de l’album. Un pied dans le jazz, un autre dans le rock’n’roll, Cecilya rugit et éructe, une petite boule d’énergie qui donne le peps à tout le groupe et à l’auditeur en même temps. Mais la lady sait aussi se faire douce et brille également dans un registre plus proche de la balade romantique (« Ruby »). Brillamment produit et arrangé avec soin (piano, contrebasse), voici un album au charme rétro évident mais mû par une dynamique contemporaine. Excellent de bout en bout.

En concert le 17 mai au Triton (Les Lilas)

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jeudi 8 mai 2025

XIXA : « Xolo »

 


Originaire de Tucson (Arizona), Brian Lopez et Gabriel Sullivan ont côtoyé, et joué, avec quelques légendes locales, Calexico ou Giant Sand, avant de lancer leur propre projet sous l’alias mystérieux de Xixa. Et c’est à un drôle de rodéo que nous convie le duo pour ce nouveau (et semble-t-il dernier) album. Comme on pouvait s’y attendre l’album dans son ensemble baigne dans une ambiance très marqué par l’ouest américain. Une sorte d’americana nimbée de guitares folk. Pour un peu on sentirait le vent du désert, le sable et la poussière qui se soulèvent, passer par delà les enceintes. Mais le ciel d’un bleu céruléen, les cactus et le désert ne sauraient faire oublier la proximité de la frontière mexicaine. L’ambiance latine y afférent, cumbia, accordéon et trompettes (« La Danza de los Jaguares »), fait ainsi totalement partie du décor et s’amalgame agréablement au folk countrysant qui constitue le cœur de la musique du groupe (« Waves of Serenity »). A ces éléments disparates vient s’ajouter d’autres ingrédients plus surprenants. Ainsi une écoute attentive permet de déceler une brutalité intrinsèque dans les compositions (« Xolo de Galaxia » ; « Xolocitzcuintli ») qui laisse à penser que le duo a du ingérer pas mal de heavy-metal dans sa jeunesse. A contrario, l’album laisse une libre part à une forme de psychédélisme planant, parfois à la limite de l’expérimentation, sur une grande partie des arrangements de l’album. Enfin, dans ce contexte la new wave assumée de « It doesn’t matter » (avec Rosie et Mick de Modern English) pourrait sembler quelque peu hors de propos. Comme par miracle il n’en est rien et, une fois de plus, tout semble s’amalgamer avec autant de cohérence que les pièces d’un puzzle musical. C’est la note éthérée, calme et planante de « Heart of the world », qui ponctue l’album mettant ainsi fin à ce disque aussi beau que déroutant.

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dimanche 4 mai 2025

Le Barda : « Punch and Badass Volume 2 - Clash »

 


Partons aujourd’hui à la découverte d’un véritable personnage de roman, Olivier Barda, sobrement renommé Le Barda, à la fois musicien et voyageur, ou plus exactement baroudeur, le sac sur le dos et la guitare en bandoulière. Le ton est donné dès la pochette, aussi belle qu’une affiche de western et un titre à l’avenant, fleurant bon la série B italienne : « Punch and Badass » ! Ainsi, le présent album pourrait être la bande originale de ce film aux tonalités folk, blues, country et d’un soupçon de brutalité rock (« Fight your oldself »). Sa guitare sur les genoux, l’harmonica autour du cou, accompagné de sa section rythmique (contrebasse et batterie) Le Barda soigne ses effets et produit un album court (8 titres) et varié faisant cohabiter le western crépusculaire (« Stranger ») aux sonorités latines plus enlevées (trompette à l’appui) de « Rumbadass ». Un chouette voyage dans l’ouest sauvage, pour un peu on s’y croirait.

Www.le-barda.com





samedi 3 mai 2025

Jeremie Albino + Augusta, Supersonic Records, 30 avril 2025.



La soirée débute tout en douceur avec la folkeuse franco-britannique Augusta, qui, d’après ses propres dires, « chante et joue tout doucement, ça va bien se passer ! » Effectivement, tout s’est passé au mieux, les arpèges délicats et la voix diaphane de la chanteuse constituant une bulle de douceur, teintée d’une émouvante mélancolie, dans laquelle il fait bon se lover, située dans la lignée de Joni Mitchell, c’est une belle découverte !

Deux guitares (dont une inutilisée), trois harmonicas, un capo et quelques médiators, il n’en faut guère plus au Canadien Jeremie Albino pour captiver le public ! Enthousiaste et charismatique, rigolo à l’occasion, Jeremie Albino, pour son premier passage dans la capitale, n’a eu aucun mal à se mettre le public dans la poche. Et ce fut encore plus flagrant quand, une fois en confiance, il a avoué au public : « Je parle français, je suis québecois », salve d’applaudissements et définitivement adopté par un public français qui adore que les artistes internationaux fassent l’effort de s’exprimer dans la langue de Molière. Seul, Albino dégage une puissance phénoménale, folk, électrique, l’harmonica autour du cou à la Dylan, teinté de blues et d’americana. Une prestation d’une liberté folle, l’artiste n’ayant pas de setlist définie, demandant régulièrement des suggestions au public, tout en se montrant surpris par les demandes pointues de ce dernier. Un set fluctuant, évoluant au gré des envies et marqué par de nombreuses surprises, en particulier lorsque Augusta rejoint Jérémie Albino le temps d’un duo, au contre-chant poignant évoquant la dynamique Gram Parson/Emmylou Harris. Définitivement un talent à suivre !

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dimanche 27 avril 2025

Principles Of Joy : « Live at CXVIII »

 


« Pour que ça sonne funky, faut que ça vienne de Seine-Saint-Denis » clamait au siècle dernier le Suprême. Prêt de trente ans plus tard, le label Q Sound confirme l’antienne œuvrant dans une soul classieuse et de haut niveau à tel point que l’on pourrait confondre les sorties de Q Sound avec celles d’un autre célèbre label branché basé à Brooklyn (un compagnonnage confirmé ici par la reprise de « Your thing is a drag » de la regrettée Sharon Jones). Les Principles Of Joy sont à Q Sound ce qu’était naguère les Dap-Kings pour Daptone. Un vaisseau amiral au sein duquel on retrouve Rachel Yarabou au chant et Ludovic Bors au claviers, les deux fondateurs du label. Le présent disque est leur quatrième et leur tout premier enregistrement live, comme si le temps était venu de poser les choses, résumer tout ce qui a précédé pour mieux appréhender l’avenir. Enregistré à l’ancienne sans filet, l’album a tout de la time-capsule, ça s’est passé là à tel moment et à l’écoute tout indique que les absents ont eu tort. Fidèles à la grande tradition soul, le groupe respecte, avec beaucoup de talent, tous les codes du genre tout en imprimant leur propre personnalité à l’idiome. Les envolées de guitares quasi psychédéliques (« Girls be like », « Start From Scratch »), l’influence hip-hop (« Ablaze »), sont autant d’indicateurs en ce sens et contrastent avec le gospel qui infuse « First Times ». Mais il s’agît avant tout d’une collection de chansons de haut niveau (« Soulmate ») délivrée avec beaucoup de cœur et de passion par un groupe de musiciens virtuoses et une chanteuse débordante de feeling. Une chance que ce concert mémorable ait été gravé sur bandes pour l’éternité.

En concert le 5 mai au Supersonic (avec The Mercurials)

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https://q-soundsrecording.bandcamp.com/

https://www.principlesofjoy.net/




samedi 26 avril 2025

Eli "Paperboy" Reed + The White Bats, La Maroquinerie, 25 avril 2025.

La soirée débute de superbe manière avec une magnifique découverte en la personne du groupe The White Bats, un quintet français pratiquant une soul de grande classe, dans la grande tradition du style tel qu’il était pratiqué dans les années 60 et 70. Le falsetto du chanteur/guitariste est remarquable et se classe en digne successeur de glorieux aînés, c’est de plus un remarquable guitariste aux soli ravageurs qui ajoutent une note de rock’n’roll à la musique et complète remarquablement le groove de la section rythmique. Un moment d’anthologie, une reprise totalement soulful et réapproprié du « Love the one you’re with » de Stephen Stills, comme quoi la formation n’est pas totalement étrangère au folk rock.

Dire qu’on l’attendait avec impatience serait mentir, avouons plutôt, honte à nous, qu’on l’avait un peu oublié : sept ans après un dernier passage Eli Paperboy Reed est de retour sur une scène parisienne pour fêter ses vingt ans de carrière (déjà!) et la réédition en vinyle de son tout premier album, introuvable en physique depuis des lustres. Un moment particulièrement émouvant pour l’auteur de ces lignes, qui a commencé ce blog à peu près au moment (2007) où le deuxième album de l’artiste est sorti (2008), qui l’a suivi depuis le début et même interviewé en 2016 ! Autant dire qu’il s’agît en quelque sorte de retrouvailles ! Même si Eli a quelque peu forci physiquement et que sa ligne s’est arrondie, un petit coup de vieux, sa musique reste aussi fraîche qu’au premier jour et est délivrée, en live, avec un enthousiasme jamais renié. Un groove dévastateur bien souligné par un duo de cuivres funky qui propage une onde de bonne humeur dans les travées de la Maroquinerie et qui alterne avec des moments plus émouvants d’Eli, qui a également joué de l’harmonica une première, en solo guitare/voix. En résumé une soirée très réussie qui a vu Eli revisité son répertoire depuis ses débuts, et joué quelques chansons de son dernier album en date, sorti en 2021, consacré aux reprises du chanteur country Merle Haggard, passé totalement inaperçu par chez nous. C’est en affichant un grand sourire que l’on quitte la Maroquinerie, ces retrouvailles font du bien.

jeudi 24 avril 2025

The Mercurials : « Tend the fire »

 


Faisant fi du temps, des modes et du reste, qui passe et repasse, The Mercurials, de Montreuil, creuse son sillon. Après un premier EP, voici un album inaugural qui nous ramène dans la Perfide Albion de 1979, quand le reggae et le punk fusionnaient en ska. Pour résumer la chose simplement, The Mercurials c’est du groove, des cuivres et, surtout, une classe absolue. On pourrait s’extasier des heures durant sur la précision rythmique du groupe, ciselée au millimètre, mais tout cela ne serait que littérature inutile. C’est tout simplement un album ensoleillé, lumineux, de la part de musiciens qui fantasment le soleil depuis Montreuil (« Omnia Sunt Communia »). Finement écrit le disque regorge de tubes ultra efficaces, tel que ce « Fire in the house » prompt à tout ravager sur scène et dans la fosse. Probablement trop jeunes pour avoir vécu en direct l’explosion du mouvement auprès du grand public à la fin des années 70, The Mercurials en respecte pourtant tous les codes tout en appliquant sa propre culture au genre. Ainsi, bien qu’ancré dans ce style, ultra codifié, le ska des Mercurials est teinté de multiples influences, un flow quasi rap ici, des envolées rock des guitares là (« Omnia Sunt Communia »), des échappatoires vers la soul ou le jazz (« I don’t wanna talk about politics ») via des chœurs beaux à vous briser le cœur (« Lonely Boy » ; « What is wrong with me ») qui donnent finalement un album varié, colorié et toujours sautillant en dépit de la gravité du propos. L’écouter, c’est déjà une bonne façon d’aborder le printemps.

En concert le 5 mai au Supersonic (avec Principles of Joy)

https://www.facebook.com/wearethemercurials




mercredi 23 avril 2025

Little Barrie & Malcolm Catto : « Electric War »

 


Longtemps, la quête d’un batteur s’est révélée loin d’être un long fleuve tranquille pour Little Barrie. Le duo composé Barrie Cadogan (guitare) et Lewis Wharton (basse) a écumé les musiciens : Billy Skinner sur le premier album (2005) avant de tomber sur la perle rare en la personne de Virgil Howe (par ailleurs fils de Steve Howe, le guitariste de Yes). Un batteur racé pratiquant un subtil alliage entre groove et puissance, propre à propulser le garage rock du trio dans une nouvelle dimension. Un édifice longtemps et patiemment édifié qui s’est soudainement écroulé du jour au lendemain, suite au décès, inattendu et prématuré, de Virgil Howe en 2017. Depuis, Little Barrie (le groupe) végète ; fantastique guitariste virtuose, Barrie Cadogan part alors jouer les spadassins assermentés de la six cordes auprès de tout ce que la Perfide Albion compte de superstars de Liam Gallagher à Morrissey en passant par Primal Scream. Jusqu’à trouver une nouvelle association avec un (énième) nouveau batteur, Malcolm Catto et un premier disque en commun, « Quatermass Seven », sorti discrètement en 2020, pandémie oblige. Ancien membre des Heliocentrics, un fleuron de la soul britannique, Malcolm Catto possède tous les atouts du suspect idéal. Un sens du groove idoine qui le place en parfait contrepoint des deux autres, Barrie Cadogan et Lewis Wharton, très marqués eux par le rock garage et psychédélique. Ainsi, ce nouvel effort s’inscrit parfaitement dans la discographie du groupe. Une suite logique, qui s’apparente parfois à une jam psyché et planante (« Creaky ») où la guitare ensorcelle, où la basse séduit avec un son rond très sixties et où la batterie fait office de gardien du temple, permettant à tout le monde de rester dans les clous, tout en imposant un groove bienvenu (« Sick 8 »). Cette notion rythmique a toujours été essentielle pour le groupe, qui a parfois flirté avec le funk (réécoutez « Just Wanna play » sur le sublime deuxième album), et dont le guitariste, bien que maître de la pédale fuzz, n’a jamais abusé du gros son saturé. Pour peu que l’association avec Catto tienne, le trio semble reparti sur de bonnes bases. Cet excellent nouvel effort est là pour en attester.

https://www.littlebarrie.com/

https://www.facebook.com/littlebarrie

https://littlebarrie.bandcamp.com/




lundi 21 avril 2025

Richard Thompson, Le Café de la Danse, 20 avril 2025.

Sans artifice aucun, seul avec sa guitare folk, Richard Thompson nous a régalés en ce dimanche soir. Là où d’autres se révèlent soporifiques dans l’exercice, Richard Thompson lui excelle. Il faut dire qu’il a beaucoup d’humour et un recul vis à vis de son parcours qu’il peut bien se permettre, il n’a plus rien à prouver à son age. Il s’amuse de jouer dans un endroit nommé le Café de la Danse, tout en s’empressant de préciser aussitôt qu’il est impossible de danser sur sa musique, avant de ravir le public d’anecdotes et de souvenirs du Swinging London des années 1960 qui l’ont vu débuter comme musicien. Justement, en parlant des années 1960, quelque chose nous dit que sa manière de présenter sa musique, seul avec sa guitare, n’a guère changé depuis. C’est en tout cas une première pour nous, les deux fois précédentes, il était en trio. Le solo met en exergue ses qualités de musiciens. Son poignet frotte les cordes avec conviction et un placement rythmique impeccable, signe de l’expérience, et emballe le public comme s’il jouait en groupe. Lorsque l’émotion est mise en avant, il y a beaucoup de feeling dans ses arpèges. La soirée est divisée en deux sets, et après une petite pause, c’est accompagné de son épouse, la chanteuse Zara Phillips, que le chanteur revient sur scène pour revisiter son parcours, aussi bien avec Fairport Convention qu’en solo, notamment son sublime « I want to see the bright lights tonight » de 1974, enregistré avec son épouse de l’époque, Linda Thompson. Un très beau concert.

dimanche 20 avril 2025

François Premiers + Pleasures, Supersonic Records, 19 avril 2025.

La soirée débute avec Pleasures, quartet rock garage assez classique, plaisant quoi qu’inégal, qui marque surtout les esprits lorsque le groove s’emballe et que la musique semble transpercée par le funk rock. Plutôt pas mal pour débuter.

Vient ensuite le gros morceau de la soirée, les François Premiers, un groupe qui tire son patronyme du patronyme commun aux deux chanteurs, deux personnages incontournables du rock au Havre : Frandol (Roadrunners) et François Lebas (Fixed Up, Backsliders entres autres.) Si la troupe n’a pas encore d’album à son actif, elle reste sur une série remarquable de quatre 45 tours, où il n’y a absolument rien à jeter, entre compositions originales et reprises choisies avec grand soin, Flamin’ groovies ou les Standells qu’ils interpréteront ce soir sur scène. C’est surtout un événement assez rare dans la capitale où ils n’ont pas remis les pieds depuis 4 ans. Entre les guitares déchaînées des deux François et le groove infernal de la batterie, le quintet trouve un peu de place pour l’ingrédient spécial qui rend la chose unique. Passant de la mandoline au sitar, tout électrique évidemment, Cyril transfigure le garage rock en psychédélisme, faisant revivre les grandes heures du mouvement, là-bas dans les lointaines sixties. Une prestation en forme de grand huit marquée par des éclairs saturées des guitares et une grande classe affichée du début à la fin qui redonne foi dans le rock’n’roll de chez nous.

https://www.facebook.com/FrancoisPremiers

https://poseurrecords.bandcamp.com/

samedi 19 avril 2025

Red Beans & Pepper Sauce : « Supernova »

 


Fanatique de rock’n’roll autant que de soul, raide dingue des BellRays et autres Noisettes, il faut bien l’avouer, on a toujours eu un petit faible (voire plus) pour la formation menée par Jessyka Aké qui incarne, en France, ce genre de courant mixte. Malgré tout, le groupe avait une recette récurrente, celle de se cacher derrière un mur de guitares, amplis et potards dans le rouge, qui relevait de la facilité. Rien de tel ici. Avec ce nouveau disque le quintet renverse la table et accueille à grands bras ouverts la diversité de ses influences (cf. la syncope funky de « Another One », le psyché garage « Same Old Story » et de « Gone in the sand »). Et même lorsque le métal pointe, en dépit de tout, le bout de son nez (« Hel ») c’est avec discernement et distanciation, desquelles résulte une certaine maîtrise du volume sonore, et un solo de guitare virtuose de Sir Laurent Galichon. Le bonhomme n’est pas manchot, ses compères non plus : Serge Auzier aux claviers, Pierre Cordier à la basse et Niko Sarran derrière la batterie. Et pourtant la joyeuse bande à réuni un casting d’invités cinq étoiles : Yarol, Fred Chapellier, Manu Lanvin, Johnny Gallagher, Sax Gordon, Fred Wesley et Boney Fields (et pardon à ceux qu’on a oubliés) et au bout du compte une reprise d’anthologie de « I want to take you higher » (Sly and The Family Stone). Non seulement la proposition musicale s’en retrouve grandement enrichie, l’album varié, mais rarement la chanteuse Jessyka Aké n’avait trouvé un tel écrin propre à faire éclater au grand jour l’étendue de ses qualités vocales. Sans conteste, le meilleur album du groupe.

https://www.facebook.com/redbeansandpeppersauce

https://www.redbeansandpeppersauce.com/




vendredi 18 avril 2025

Richard Thompson : « Ship to shore »

 


Toujours fringuant en dépit de 80 printemps, Richard Thompson, qui fût un membre fondateur de Fairport Convention, continue son parcours musical, entamé en 1972, et regarde vers le large. C’est en effet dans une ambiance maritime que ce déroule ce nouvel effort de la légende du folk britannique, et qui teinte ses nouvelles chansons d’arrangements à tendance celtique (« Freeze »). Et chez Thompson, l’océan est agité, la mer est vivante, le bateau tangue. Il est nullement question pour le chanteur d’enregistrer un disque contemplatif, le soleil couchant sur la plage, très peu pour lui. Pas question de s’endormir ! Les nouvelles chansons sont enregistrées plein pot et la rythmique pulse à plein régime (« Trust » ; « The Old Pack Mule » ; « Turnstile Casanova »). Un dynamisme qui lui sied à merveille et qui est à l’unisson de son écriture, toujours de très grande qualité. C’est le grand avantage que possèdent les musiciens expérimentés, à qui on ne la fait pas, eux connaissent les recettes qui marchent à tout les coups. Preuve en est ici apportée.

En concert le 20 avril au Café de la danse.

https://www.richardthompson-music.com/

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vendredi 11 avril 2025

Lowland Brothers + The Fran-Tones, New Morning, 8 avril 2025.

La soirée commence de superbe manière, c’est un magnifique plateau qui nous attends en ce mardi soir ! On débute donc avec un tout nouveau groupe, si les informations sont exactes il s’agît là de leur deuxième concert, The Fran-Tones, une formation spécialisée dans la surf-music et fondée sur les cendres des Wave Chargers. Manière de power-trio, sans basse, c’est assez original, les Fran-Tones maîtrisent le genre à la perfection, guitares vintages à l’appui. Leur set mi-chanté, mi-instrumental, est parfois agrémenté de la présence d’une danseuse sur scène afin de renforcer le côté visuel, déjà bien présent, le trio étant habillé de manière uniforme avec un superbe tee-shirt rétro, comme dans les universités américaines, siglé FT (référence au patronyme du groupe). Un trio enthousiaste et charismatique, pour un peu on se croirait vraiment sur une plage du Los Angeles sixties ! C’est parfait pour débuter !

Place ensuite aux Lowland Brothers, groupe mené par l’ex-bluesman Nico Duportal, une formation et qui nous enthousiasme depuis leurs débuts, dans un line-up légèrement remanié avec clavier et un nouveau batteur. A défaut de rentrer dans une case, le quintet en coche plusieurs à la fois. Ni tout à fait blues, soul ou americana, mais tout en même temps, le quintet a remplit une nouvelle case en rajoutant une dose de rock psychédélique à ce fameux cocktail ! Quoiqu’il en soit, la chose est absolument formidable à admirer en concert. Débordant de feeling, grâce au don merveilleux de chanteur de Nico Duportal et à un jeu clair, alliant précision et concision, de l’ensemble des musiciens, le groupe fait, de plus, montre d’une véritable euphorie à l’idée de jouer sur scène. Ça saute et bouge dans tous les sens, des « oh yeah » enthousiastes de la part des musiciens parsèment le concert et le public se retrouve emporté dans ce grand délire collectif. Véritablement entraînant, hypnotique et plein de groove, ça fait du bien !

https://www.facebook.com/lowlandbrothers

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lundi 7 avril 2025

Johnny Delaware : « Para Llevar »

 


Voilà un artiste qui porte bien mal son nom puisqu’il n’est absolument natif du petit état de la Côte Est des Etats-Unis mais à des milliers de kilomètres de là, dans le Sud Dakota, qu’il a quitté depuis pour le Mexique. Bien des transhumances bien à l’image du magnifique nouvel album du songwriter, enregistré entre divers studios et autres chambres d’hôtels entre les Etats-Unis et l’Amérique Latine. Un parcours que l’on ressent à l’écoute où son écriture folk/americana soignée se pare d’atours latins, des trompettes notamment, qui, sans être trop envahissantes, colorent l’album de tons chauds. Mais il ne s’agît là que de la partie la plus visible de la musique de Johnny Delaware. A l’instar d’un Dylan LeBlanc, ce dernier ne dédaigne pas arranger sa musique de manière cosmique, entourant ses arpèges délicats (« Caution Darlin’ ») de nappes synthétiques cotonneuses psyché et atmosphériques (« Sad Song », « Running »). Une production moelleuse apportée à la musique qui tranche et contraste franchement avec l’efficacité de l’écriture et de son exécution (« Stubborn Faith » ; « You Alone »). Il y a en effet quelque d’évident qui se dégage de ce disque. Une forme de familiarité immédiate avec la musique, similaire à l’émotion ressentie lors de retrouvailles avec un ami perdu de vue, et que l’on pourrait résumer simplement : 10 chansons, 10 tubes ! Vous pouvez y aller les yeux fermés mais les oreilles grandes ouvertes !

En concert le 28 mai à la Marbrerie (Montreuil) en première partie d’Early James.

https://johnnydelaware.com/

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dimanche 6 avril 2025

Ramon Pipin Band, Le Café de la Danse, 5 avril 2025.

Ramon Pipin (c) Kris Viala

Brice Delage (c) Kris Viala



Parmi toutes les bonnes raisons de passer un samedi soir en compagnie du Ramon Pipin Band, on pourrait commencer par celle-ci : on y rigole autant que l'on prend du plaisir sur le plan musical ! Et pourtant, le rock humoristique a généré tellement d'atrocités musicales que l'on est devenu très méfiant sur le sujet. Au-delà du concert, parfaitement maîtrisé sur le plan musical, grâce à un groupe de très haut niveau accompagnant le chanteur, Ramon Pipin propose un show mélangeant comédie et rock, mis en scène, mais sans trop en faire. C'est plutôt un bonne tranche de rigolade qui vient s'ajouter au concert de rock. Ainsi on a eu le droit à un interlude délirant pendant lequel le groupe a simulé un panne générale d'électricité (les plombs ont sauté Ramon!) alors que débarquent un groupe hurluberlus en combinaison blanche lampes frontales clignotantes à la recherche de courant électrique. Tout ça pour donner le temps au groupe de changer de tenue. Avant un autre incident, non simulé celui-là, impliquant la batterie. Et sans mentionner les multiples facéties, calembours et autres blagues qui ont émaillés le concert. Sur le plan musical, le groupe s'est donné le moyen de ses ambitions. Un quatuor à cordes et deux cuivres accompagnent le groupe classique (guitare, basse, batterie, claviers). Loin d’œuvrer dans un genre unique, le groupe met à profit cette profusion d'instruments pour varier les plaisirs, passant de passages saturés à la limite du métal (sublime Brice Delage, ce guitar-hero méconnu) et d'autres plus acoustiques très émouvants (« Dans le tiroir du bas » que le chanteur termine main dans la main avec la magnifique choriste Inès Damaris, excellente guitariste folk par ailleurs). Enfin, le concert nous a donné l'occasion de retrouver quelques-uns de ses complices des Excellents, Jérôme Sétian et Simone Grégoire, magnifiquement apprêtée, qui danse comme une damnée ! Une excellente soirée ! A noter que Ramon sera de retour, en ce même lieu, les 13 et 14 mai prochain en compagnie des Excellents, son groupe de reprises parodiques.

https://www.ramonpipin.fr/

https://www.facebook.com/RamonPipinOfficiel


Simone Grégoire (c) Kris Viala

(c) Kris Viala

Inès Damaris (c) Kris Viala


samedi 5 avril 2025

Ramon Pipin : « Alafu » (2020)

 


Sorti au milieu de la grande tourmente de l’année 2020, celle de la pandémie, l’album « Alafu » de Ramon Pipin avait, à l’époque, échappé à notre vigilance. Un sort un peu injuste, que l’artiste, attachant, ne méritait pas. Il était dès lors plus que temps de se pencher sur ce disque qui, comme à l’accoutumée, ne manque pas de qualités. Des qualités, justement, Ramon Pipin, en compte au moins deux, essentielles : un sens de l’humour imparable et un amour passionné pour les classiques du rock’n’roll, celui des années 1960 et 1970, des décennies qu’il a pleinement vécu en sa qualité de guitariste d’Au Bonheur des Dames puis d’Odeurs, ce qui l’empêche de fantasmer outre-mesure sur cette période. Sur ce point, Ramon Pipin possède au moins une longueur d’avance sur toute la jeune garde du rock : recréer le passé avec un soin maniaque, collectionner les instruments vintage, ne l’intéresse pas. Lui serait plutôt dans la marche en avant : d’abord écrire de bonnes chansons (« Quand je rêve ») qu’il cherche ensuite à enluminer par une production moderne tout en restant fidèle à ses passions ; le tout en évitant les effets de manche qui vont vieillir prématurément les chansons. Ainsi l’utilisation des synthés reste parcimonieuse et toujours à bon escient. Reste l’humour, ce sens de l’absurde, dont il use pour croquer l’air du temps, le modes, qu’il s’amuse à ridiculiser, gentiment, dans ses textes (« Les mecs en trottinette » ; "Le Quatuor Silencieux"). Avouons-le, on rigole bien à l’écoute de ses chansons. La musique quant à elle est protéiforme, la formule de Ramon Pipin c’est justement de ne pas avoir de formules. Si les guitares sont saturées, flirtant avec le métal, les violons sont également de sortie. Un grand écart subtil dont il joue pour enregistrer un album varié et de haute tenue, qui passera, gageons-le, aisément le test du temps.

En concert le 5 avril au Café de la Danse. Son groupe de reprises parodiques Les Excellents seront en concert le 13 et 14 mai au Café de la Danse.

https://www.ramonpipin.fr/

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jeudi 3 avril 2025

Chris Smither, l’Archipel, 30 mars 2025.

 


Assez méconnu dans nos contrées, Chris Smither, 80 ans au compteur, a pourtant fait salle pleine dans l’écrin de l’Archipel, qui fait également office de salle de cinéma, un public nombreux se presse dans les travées où l’on parle beaucoup anglais, accent américain en prime. Ce qui n’est pas le cas du chanteur vétéran, parfaitement francophile et francophone. Chris Smither donc, a sorti ses deux premiers albums au tout début des années 1970, avant une longue éclipse et fait depuis le mitan des années 1980 une carrière d’une remarquable régularité. A peine moins rugueux que le regretté Calvin Russell, seul sur une chaise, sa guitare folk en mains, Chris Smither a donné un show intimiste et old-school, sans artifice aucun, sans loop ou autre gadget d’un autre âge. Chez le natif de la Nouvelle-Orléans, seul compte la chanson, tout en respectant la sainte trinité, folk, blues et country. Autant d’idiomes que le chanteur exhale de tout ses pores et qu’il sert de sa voix burinée par les ans. Son jeu de guitare se révèle remarquable, et ses arpèges dégoulinent de feeling tandis qu’il bat la mesure du pied. Sa voix et sa seule guitare suffisent pour remplir l’espace. Un grand moment d’Americana en plein Paris, remarquable !

https://www.facebook.com/ChrisSmitherMusic

https://smither.com/


Cash Savage and The Last Drinks, La Maroquinerie, 29 mars 2025.

Attention, alerte rouge, quand Cash Savage et son groupe The Last Drinks sont en ville, les oreilles averties sont de sortie ! Certains artistes proposent des entames en douceur, arrivent timidement sur scène, l’Australienne déboule comme on monte sur le ring, prête à en découdre, toise le public d’un regard déterminé, prête à tout donner sur scène, pour le public ! Tapis, quinte flush, le grand jeu du rock’n’roll peut commencer ! Avec un groupe aussi remarquable que les Last Drinks (au sein duquel on note une nouveauté l’habituel violon étant pour l’occasion remplacé par un saxophone), le concert ne pouvait être que mémorable d’une intensité folle (ah ce « Rat-a-tat-tat » complètement dingue !) à telle qu’enseigne qu’un titre (le dévastateur « Human, I Am ») joué en plein set recueille un tonnerre d’applaudissement équivalent à celui d’un rappel de fin de show. Ce qui tombe plutôt bien, Cash détestant le concept, ne donne jamais de rappel mais donne tout pendant une heure et demie non stop, un grand huit où les explosions sonores alternent avec les épisodes éthérés. Charismatique, talentueuse, touchante lorsqu’elle évoque sans fard les problèmes de santé mentale, tout simplement une grande artiste de notre époque !

https://www.facebook.com/savagedrinks

cashsavage.com.au

mardi 1 avril 2025

The Datsuns + Sha-La-Lees, La Maroquinerie, 26 mars 2025.

Groupe mi-belge, mi-hollandais, les Sha-La-Lees ouvrent les agapes en première partie. La formation ne nous est pas totalement inconnue puisqu’elle repose, pour la moitié belge (c’est à dire le chanteur/guitariste et le bassiste), sur les cendres des Sore Losers (que l’on avait vus en ce même lieu en 2017 dans le cadre des Nuits de l’Alligator) ; un groupe qu’on a avait particulièrement aimé à l’époque. En résumé, les Sha-La-Lees reprennent les choses là où les Sore Losers les avaient laissées, c’est à dire avec un appétence particulière pour le rock des années 1970, mais en laissant le métal influencé par Black Sabbath de côté, au profit d’une approche plus garage rock, le blues en ligne de mire. A ce titre, la différence fondamentale est la présence d’un harmonica dans le line-up, que l’on entends que trop peu malheureusement. Le set se révèle particulièrement efficace, dans un genre proche de Jim Jones Revue (le chant hurlé en moins) mais tout aussi dévastateur tel un rouleau compresseur de décibels et de notes saturées. Du rock’n’roll pur et dur, particulièrement attachant.

https://www.facebook.com/TheShaLaLees


Arrivé à ce stade, il est temps pour nous de renouer avec une madeleine de Proust, qui nous avait fait tomber dans le rock garage il y a une vingtaine d’année (déjà!) : The Datsuns ! Sans nouvel album à promouvoir, juste pour faire coucou, les Néo-Zélandais sont de retour à La Maroquinerie après un dernier passage en 2023. Toujours aussi efficace et enthousiaste, le groupe égrène ses vieux tubes (cf. un « MF from hell » qui fait toujours son petit effet auprès du public) sans oublier les compositions plus récentes, extraites de « Eye to Eye », le dernier album en date du groupe, qui se pare d’atours psychédéliques. En dépit des soucis du chanteur Dolf, en délicatesse avec ses cordes vocales ce soir là, le groupe est toujours prêt à délivrer au public sa dose d’électricité saturée comme si le temps n’avait pas de prise sur lui. Christian se révèle un guitariste remarquable qui semble même s’être bonifié avec les années, plus musical, lorgnant parfois avec bonheur sur le blues et le psychédélisme. De quoi passer une excellente soirée au point de faire slammer et pogoter un public qui n’a plus exactement 20 ans !

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lundi 31 mars 2025

Thorbjorn Risager and The Black Tornado, New Morning, 19 mars 2025.

 

Thorbjorn Risager, c’est un peu le feu venu du froid ! Fidèle à sa réputation flatteuse, le Danois accompagné de son groupe The Black Tornado a délivré une prestation incendiaire sur la scène du New Morning. Il faut dire que le chanteur/guitariste est bien aidé dans sa tâche par une, remarquable, formation très étendue, comprenant cuivres, clavier, basse, batterie et deux guitares, propre à traduire sur scène la multitude de ses influences. Le blues bien entendu figure au centre de ses préoccupations, un genre aux ramifications multiples, lorgnant vers la soul voire le funk (cf. les cuivres), un groove (ah ce boogie au piano!) dont la puissance d’interprétation fait appel au rock. Mais point de bûcheronnage musical pour autant, la justesse et le feeling, entre autres dans les soli du jeune guitariste, très inspiré, mais aussi dans les chorus des cuivres, haussent le niveau du groupe, incarnant par là même la proverbiale différence entre le bon grain et l’ivraie. Une note folk bienvenue parachève le spectre musical du groupe, qui n’a pas son pareil pour s’approprier, sans plagier, la multitude de ses influences, en livrant sa version personnelle. Ajoutez à cela le charisme du chanteur, son humour lorsqu’il essaye de parler français, et on tient là une des soirées le plus réjouissantes de l’année !

https://risager.info/

https://www.facebook.com/ThorbjornRisagerAndTheBlackTornado/

vendredi 28 mars 2025

Tamino, Salle Pleyel, 11 mars 2025

C’est à quelques jours de la sortie de son troisième album que Tamino, fraîchement installé aux Etats-Unis, a fait escale à la Salle Pleyel pour présenter son nouveau répertoire en avant-première. Signe de l’intensité qui caractérise l’artiste et sa musique, c’est dans un silence quasi-religieux que débute son concert, les conversations environnantes stoppant instantanément dès l’instant où le chanteur a fait son apparition sur scène, comme si sa seule présence imposait respect et concentration d’écoute. Un silence qui finalement le définit assez bien, sa musique, calme et reposée, folk aux effluves orientales, emprunte de spiritualité, joue sur les émotions et dont les compositions peuvent s’envisager comme un exercice qui constituerait à justement sculpter les notes entre les silences. Ils sont quatre sur scène, un violoncelle, une guitare électrique assez discrète (le musicien a également assuré la première partie en solo sous le nom mystérieux de Plus) et un quatrième larron alternant entre la batterie et les guitares. Une batterie dont l’apport est fondamental, posant le socle pour les envolées lyriques du chant et qui, lorsqu’elle monte dans les tours et augmente le tempo, permet à la musique de littéralement s’envoler, emportant les spectateurs avec elle. Alternant entre l’oud (l’utilisation de ce dernier instrument relève presque de la quête identitaire pour le chanteur) et la guitare, Tamino joue des mélodies aux motifs entêtants et hypnotiques et qui transforment le tout en expérience quasi-mystique, bouleversante pour les spectateurs, de tous âges, qui étaient présents ce soir là.



dimanche 9 mars 2025

THORBJØRN RISAGER & THE BLACK TORNADO : « House of Sticks »

 


Une grande figure, marquante, du blues européen le Scandinave évolue dans un univers bétonné et tentaculaire à la Métropolis (Fritz Lang) sur ce nouvel album (cf. la sublime pochette). Un environnement idoine pour les tensions et inquiétudes, toutes deux au programme, autant d'émotions que le chanteur délivre avec maestria de sa voix de gorge, grave et profonde, de laquelle s'échappe cette tension sous-jacente, la mère nourricière de son approche musicale. Un contexte oppressant d'où il s'échappe parfois de la tendresse lorsque le musicien attaque le blues par sa face la plus soul (la sublime ballade « Light of your love »). Accompagné de sa très large formation (au total huit musiciens, leader compris), Risager met à profit cette profusion d'intervenants pour élargir au maximum son spectre musical. Ancré dans le blues traditionnel, The Black Tornado n'est pas exempt de foudre rock'n'roll (« Already Gone ») ou de groove quasi électro (« Long time ago » qui fera hurler les puristes) soit autant de petites touches qui font évoluer subtilement la musique sans pour autant la dénaturer totalement.

En concert le 19 mars au New Morning

https://risager.info/

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vendredi 7 mars 2025

Chris Smither à l'Archipel le 30 mars

 


Survivant folk/blues des années 1970, le très rare Chris Smither sera à l'Archipel le 30 mars prochain !

Réservations sur le lien suivant :

https://larchipel.net/spectacle/chris-smither/


ARMELLINO : « Heritage Blend »

 


Lorsque une pointure guitaristique telle que Yann Armellino rencontre Vincent Martinez, ex-chanteur de Carousel Vertigo et lui aussi un guitariste de haut vol, le résultat ne peut que donner des étincelles ! L'album nous transporte dans une ruelle, évoquant celle qui ornait naguère la pochette du premier album de Fleetwood Mac, dans laquelle se trouve, fort justement un magasin de guitares. Tout est dit, la six cordes sera à l'honneur dans ce disque, qui part sur des bases très élevées avec un « Almost Scored Me » qui fera céder toutes les enceintes. Pratiquant une relecture assez musclée du blues voire de la soul, sous le haut patronage de guitares très seventies, l'album ne se classe pas très loin de tout ce que les Black Crowes ont pu produire de meilleur. Un festival de joutes guitaristiques tout sauf vain, le groupe prenant le soin au préalable d'écrire de vraies bonnes chansons, où l'orgue et l'harmonica ajoutent le petit supplément d'âme nécessaire pour franchir la barre séparant le bon grain de l'ivraie. Le résultat se révèle assez attachant.
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