La soirée débute de superbe manière avec une magnifique découverte en la personne du groupe The White Bats, un quintet français pratiquant une soul de grande classe, dans la grande tradition du style tel qu’il était pratiqué dans les années 60 et 70. Le falsetto du chanteur/guitariste est remarquable et se classe en digne successeur de glorieux aînés, c’est de plus un remarquable guitariste aux soli ravageurs qui ajoutent une note de rock’n’roll à la musique et complète remarquablement le groove de la section rythmique. Un moment d’anthologie, une reprise totalement soulful et réapproprié du « Love the one you’re with » de Stephen Stills, comme quoi la formation n’est pas totalement étrangère au folk rock.
Dire qu’on l’attendait avec impatience serait mentir, avouons plutôt, honte à nous, qu’on l’avait un peu oublié : sept ans après un dernier passage Eli Paperboy Reed est de retour sur une scène parisienne pour fêter ses vingt ans de carrière (déjà!) et la réédition en vinyle de son tout premier album, introuvable en physique depuis des lustres. Un moment particulièrement émouvant pour l’auteur de ces lignes, qui a commencé ce blog à peu près au moment (2007) où le deuxième album de l’artiste est sorti (2008), qui l’a suivi depuis le début et même interviewé en 2016 ! Autant dire qu’il s’agît en quelque sorte de retrouvailles ! Même si Eli a quelque peu forci physiquement et que sa ligne s’est arrondie, un petit coup de vieux, sa musique reste aussi fraîche qu’au premier jour et est délivrée, en live, avec un enthousiasme jamais renié. Un groove dévastateur bien souligné par un duo de cuivres funky qui propage une onde de bonne humeur dans les travées de la Maroquinerie et qui alterne avec des moments plus émouvants d’Eli, qui a également joué de l’harmonica une première, en solo guitare/voix. En résumé une soirée très réussie qui a vu Eli revisité son répertoire depuis ses débuts, et joué quelques chansons de son dernier album en date, sorti en 2021, consacré aux reprises du chanteur country Merle Haggard, passé totalement inaperçu par chez nous. C’est en affichant un grand sourire que l’on quitte la Maroquinerie, ces retrouvailles font du bien.
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