Nous sommes donc vendredi soir et le moment semble idéal pour évoquer le nouvel EP de la chanteuse, six titres qui marquent une évolution notable de la direction musicale de l'artiste. Le fond, celui de la cover girl nostalgique, une vision romantique des sixties, reste mais la forme diffère ; mettant l'accent sur les synthés new-wave, tout en maintenant un noyau dur organique (« Dis-moi », « Les Beaux Garçons »). En ce sens ce nouveau disque rappelle Etienne Daho et Arnold Turboust qui, à l'époque, avaient réinterprété le mythe yé-yé en le mettant au goût du jour synthétique. Céline Tolosa a grandi dans une famille de comédiens, sa voie première, qu'elle a abandonné pour s'adonner à la musique. Il en reste un fond aujourd'hui car Céline habite, et interprète littéralement sa musique. En ce sens la reprise de « L'amour en fuite », chipée chez Souchon mais aussi (surtout) chez François Truffaut (extraite de la bande originale du film du même nom) prend tout son sens. Ailleurs, Céline nous fait un grand numéro de charme (cf. « Dis-moi » : aïe aïe aïe, on est à deux doigts de tomber en amour là!) ou donnant des accent de film noir au « Beaux Garçons », dont l'ambiance rappelle la bande originale d'un polar 70s signée François de Roubaix ou Philippe Sarde. Mais le thème de prédilection de Céline reste Paris, son spleen, sa solitude, ses désillusions, les trottoir arpentés de la ville que l'on adore mais que l'on rêve pourtant de quitter (cf. « Bahia »). Ainsi l'ep collectionne les mots touchants évoquant une mélancolie paradoxalement joyeuse. Voici un magnifique disque nocturne, un voyage en musique, que l'on prendra plaisir à réécouter tous les soirs de la semaine…
Sortie le 5 octobre.vendredi 3 août 2018
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