La photo a vieilli, on l'a sans doute un peu oubliée. Mais à la fin des années 1970, la France avait une scène rock rock’n’roll de haute tenue : Little Bob Story, Dogs et Bijou. Ce dernier avait nos faveurs, pour sa capacité a amalgamer les tendances : mod, blues ou pub rock, peu importait dans le fond, Bijou avait la fièvre et le démon du rock rock’n’roll chevillé au corps. Et contrairement aux autres groupes précités, chantait en français sur des compositions soutenant, haut la main, la comparaison avec le sacro-saint modèle anglo-saxon. Là, dès 1981, Bijou mettait la clé sous la porte en même temps que ses membres tombaient peu à peu dans l'oubli. Et puis, Philippe Dauga, le bassiste/chanteur, tentait tant bien que mal de relancer la machine. Il y eut un 45 tours en 1988 (Passage Souterrain/Lola) resté sans suite. Puis un nouveau line-up « SVP » (sans Vincent Palmer, l'emblématique guitariste devenu journaliste à Rock n'Folk) mais avec le batteur Dynamite Yan. Puis sans ce dernier pour cette formule Bijou Dauga. Enregistré live à Annemasse, l'album ouvre, dans un premier temps, la boîte aux souvenirs reprenant les titres du trio d'origine : « Danse avec moi », « C'est un animal », « Je connais ton numéro de téléphone ». La première séquence donne le frisson, on retrouve les chansons avec un grand plaisir. Le rendu est parfait et les nouveaux venus Frantz Grimm (guitare) et Fred Maizier (batterie) se glissent sans peine dans les baskets des anciens, ce qui n'avait rien d'évident. Mais, probablement parce qu'il refuse d'être ancré dans son passé et aussi parce que sa carrière ne se résume pas à son trio, Dauga dégaine ses nouvelles compositions et les raretés issues de son œuvre en solo. Soyons honnêtes, on découvre cette nouvelle facette du guitariste avec ce live. Mais les compositions tiennent le coup. Sans chercher à réinventer l'eau chaude, Dauga fait ce qu'il réussit de mieux : du rock rock’n’roll, c'est simple et ça marche à tout les coups. L'excitation est la même qu'il y a quarante ans, imparable (« Descente aux enfers », « Au nom de l'amour ») ! A noter une chouette reprise de « Harley Davidson » (à la grande époque, le trio avait collaboré avec Gainsbourg, cf. « Betty Jane Rose ») et une virée très réussie du côté du blues « C'est encore l'automne ». Intemporel, le disque transcende la nostalgie, c'est un tour de force ! La sélection des titres est d'une grande homogénéité, les musiciens impeccables, le répertoire apparaît plus dense en live au point que l'excitation passe à travers les enceintes. Voici le disque parfait pour relancer la machine de ce grand bonhomme oublié du rock français.
Sortie le 31/08. https://www.facebook.com/bijou.dauga
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