mercredi 16 août 2017

Raul Midón : « Bad ass and blind »



Au mitan des années 2000, au moment du grand renouvellement de génération, alors que la soul music, alors agonisante, se cherchait de nouveaux héros, on aurait bien mis une petite piécette sur lui, « le nouveau Stevie Wonder » ainsi qu'on le surnommait parfois (un peu abusivement, l'étiquette étant trop réductrice). C'était l'époque des albums « State of mind » (2005), « A world within a world » (2007), « Synthesis » (2009) et, pour l'artiste, le temps des majors. S'en suivit un long tunnel de cinq années avant que le guitariste ne refasse surface, loin des ors et du lustre des grandes multinationales du disque, sur de petites structures indépendantes, en totale auto-production. Et, force est de constater, qu'à ce petit jeu Raul s'en sort plus qu'honorablement. C'est avec plaisir que l'on retrouve son univers ouaté entre folk et soul music et son grain de voix chaleureux, ascendance latino oblige. L'artiste en profite également pour sortir de son carcan avec une réussite aléatoire, pour le meilleur : l'incursion en territoire jazz/swing « Wings of mind », (avec une vraie trompette pour une fois, l'artiste étant connu pour ses imitations bluffantes de l'instrument), "All that I am" et le moins bon, la voix proto-rap de « Bad ass and blind » qui vient ruiner une composition d'excellente facture, et le costume « badass » qui, généralement, ne lui va pas (la pochette est ridicule avouons-le), ou semble moins bien taillé que celui de crooner (« If only »). Pour le reste cet album n'est que swing élégant et acoustique, du piano ou de la guitare, raffinée (« Jack »). Une réussite à écouter de préférence une fois le soir tombé.

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